La wilaya de Aïn Defla, située dans la plaine du Cheliff, est déjà réputée pour son climat chaud l'été et une bonne partie de l'année, mais ces derniers temps la région s'est transformée en enfer suite à la montée exceptionnelle des températures qui continuent à grimper, au grand dam de la population. Pour échapper à la fournaise, tous les moyens sont bons. Ainsi par familles entières, on loue des bus à raison de 250 DA la place et, en route pour la grande bleue dont les premières vagues apparaissent du côté du Chenoua, c'est-à-dire à quelques 70 km de là. D'autres préfèrent être transportés en taxis clandestins, moyennant 450 à 500 DA la place. Ainsi, une journée de plage peut revenir entre 1000 à 2000 DA par personne. Quant aux petits ruraux, habitant les hauteurs de Tizi Ouchir ou Aïn Torki, ils se déplacent à une vingtaine de kilomètres pour s'offrir une baignade dans les eaux de la piscine municipale de Miliana. A 50 DA l'heure et des séances spéciales pour la gent féminine (11 h à 13 h), cette structure gérée par un investisseur de la wilaya de Chlef, n'affichait pas complet hier au cours de notre visite. En effet, en dépit des aménagements introduits, les parents hésitent à accompagner leurs enfants craignant non seulement la qualité de l'eau, mais aussi pour la sécurité de leur progéniture. Au niveau de la piscine située à Khemis Miliana, ce sont surtout des jeunes qui viennent se rafraîchir dans ces bassins datant de l'ère coloniale. A noter que les habitants des zones rurales enclavées optent pour les plans d'eau (barrages et retenues collinaires). Ceux-ci ont coûté la vie à plus d'une dizaine de personnes depuis le début de l'été. Interrogés, des citoyens évoqueront la cherté de la vie qui ne permet pas de programmer des vacances au sens propre du terme. Ainsi, ce jeune père de famille, rencontré à Miliana, n'a pas trouvé mieux que d'acheter une petite piscine gonflable qu'il a installée dans un coin de la maison, pour répondre au désir de ses trois fillettes d'aller à la plage. L'objet lui a coûté plus de 1000 DA, mais au moins il n'est plus harcelé ! Les personnes âgées préfèrent se rencontrer dans les jardins publics ou les places situées au centre des agglomérations. Tout au long de la saison chaude, cette catégorie se distinguera par les longues causeries, narguant des jeunes en savourant ces moments de convivialité à bon marché. Enfin, il y a lieu de relever que beaucoup de gens, toutes catégories confondues, se rabattent en ces jours d'été sur les souks qui ne désemplissent pas. Ainsi, celui de Miliana, occupant l'esplanade jouxtant les remparts de l'hôpital, attire tous les dimanches une grande foule. Un tourisme local, mais réduit à sa plus simple expression.