En ce mois de Ramadhan, caractérisé par de fortes chaleurs, la population de la wilaya de Aïn Defla affiche un engouement accru pour l'eau de source. Un engouement justifié aux yeux des consommateurs par la pureté de cette eau et la sensation de bien-être qu'elle procure. Ainsi, à Tachta, Tarek Ibn Ziad, Aïn Torki et surtout à Miliana, ces eaux de source apportent aux populations des zones rurales et urbaines beaucoup de biens, même si les moyens de les acheminer diffèrent selon les possibilités de chacun, nous disent des habitants de la région. Il faut dire que certains n'hésitent pas à parcourir des kilomètres pour s'en procurer, tant ils se sont habitués à cette boisson naturelle, pure et saine. Pour enseigne, la wilaya de Aïn Defla compte de nombreuses sources et les noms de bon nombre de ses localités y renvoient en commençant par le mot « Aïn » (source), telles que Aïn Soltane, Aïn Bouyahia, Aïn El Berda, Aïn El Karsa… Cette dernière se trouve dans la ville thermale de Hammam Righa, connue pour ses eaux froides et ferrugineuses qui sont recommandées pour le traitement des rhumatismes et autres pathologies. C'est au niveau des montagnes du Dahra Zaccar, qui culminent à plus de 1000 m d'altitude, que les sources d'eau jaillissent le plus, en raison des fortes précipitations qui caractérisent généralement cette zone, notamment entre les monts du Zaccar (nord du chef-lieu de wilaya) et le mont Doui à l'ouest, ainsi qu'une partie de la plaine du Cheliff. Ces lieux renferment bien entendu les plus importantes nappes souterraines de la wilaya. Au total, les services locaux de l'hydraulique ont recensé plus de 187 sources, dont certaines jouissent d'une réputation plus importante que d'autres, aux yeux des citoyens. L'on cite en ce sens la source dénommée Ouaguenay, qui coule dans la daïra de Djelida (sud-est du chef-lieu de wilaya), qui attire ces derniers temps de nombreux citoyens venus des quatre coins de la wilaya, ainsi que des visiteurs de passage dans la région. Ils viennent remplir des jerrycans sur le site même où jaillissent les eaux. Certains préfèrent cependant s'approvisionner auprès des vendeurs de ce précieux liquide à l'entrée de la ville pour un prix allant de 50 à 100 DA, selon la quantité demandée. L'un d'eux, originaire de Khemis Miliana, nous confie qu'il se déplace avec ses amis à bord d'un taxi clandestin pour acheter cette eau qu'il préfère de loin à l'eau minérale en bouteille. Signalons au passage que les habitants de la wilaya de Aïn Defla sont alimentés en eau à hauteur de 94% à partir des forages et puits. Dans ce même contexte, il y a lieu de rappeler que plusieurs communes, aussi bien à l'est qu'à l'ouest de la wilaya, continuent à souffrir d'un déficit en eau potable. Ce faisant, d'aucuns estiment que l'exploitation des sources à bon escient pourrait contribuer à atténuer la tension sur l'eau, notamment dans la partie est de la wilaya, comme au niveau de Oued Zeboudj où la population fait face depuis des années au problème de manque d'eau, alors qu'à proximité se trouve la source de Manora. Même constat au niveau de la commune de Tarek Ibn Ziad (extrême sud-est), où les pouvoirs publics prévoyaient la réalisation d'un projet d'exploitation commerciale des eaux minérales d'une source qui prend naissance à la frontière entre les wilayas de Aïn Defla et de Médéa. Des projets à relancer pour faire face à une demande accrue sur l'eau de source et réduire par-la même les risques de maladies transmises par la consommation d'eau distribuée au moyen de citernes ou celle provenant de puits mal entretenus.