Dellys, une ville côtière sur le littoral nord algérien, est un chef-lieu de commune situé à 70 km de la ville de Boumerdes, chef-lieu de wilaya. Sa superficie est de 50,6 km2 à travers lesquels est disseminée une population de 29492 habitants (RGPH de 2008). La commune vit au même rythme que toutes les régions du pays. Dans cette paisible localité le visiteur ne s'ennuie quasiment jamais tant elle fascine par les bienfaits de sa côte. Comme pour ses terres agricoles et son port mixte (pêches et commerce), Dellys, ville millénaire, riche en histoire, demeure un témoin de plusieurs civilisations qui se sont succédé en Algérie. Dellys a été numide, romaine, arabe, ottomane, française, avant de recouvrer enfin ses origines, comme toutes les villes du pays, en 1962. Tideles à l'origine, Rusuccurus du temps des carthaginois, Adyma à l'ère romaine et Dellys aujourd'hui. Le quartier de la casbah reflète clairement ce brassage avec ses styles urbanistiques. La casbah de Dellys, fondée en 1068, serait la plus ancienne des villes algériennes. En 1844, lors de l'occupation française, ce quartier, comme toute l'agglomération d'ailleurs, a été coupé en deux par la route nationale 24. Malgré le poids des temps, beaucoup de traces sont là, présentes, invitant à imaginer ce passé estampillé par des civilisations millénaires. Après le séisme du 21 mai 2003, qui avait dévasté toute la région de Boumerdès et ses périphéries immédiates ou éloignées, Dellys n'est évidemment pas épargnée au point où tout ce site, classé patrimoine mondial, est réduit quasiment en ruines. Ce n'est qu'à la fin de l'année 2007 qu'un décret portant création et définition de la zone protégée de la casbah de Dellys a été émis. Les travaux de restauration du site ont débuté, précisément en janvier 2008. Aux dernières nouvelles, et en plus du budget initial de 16 millions de dinars alloué par le ministère de la culture, une rallonge budgétaire de deux milliards de centimes lui serait accordée pour l'achèvement de ses travaux. Pour la restauration des sites culturels et historiques, les tâches devraient être confiées aux entreprises spécialisées, ce qui n'est pas le cas pour la casbah de Dellys, selon un membre de l'association portant son nom. Le port de Dellys, réalisé en 1925, connaît aujourd'hui une saturation quasi-totale en navires accostant à son niveau. Pour remédier à cette situation, les responsables du secteur ont décidé de le réaménager. En effet, outre les travaux de confortement réalisés après le séisme de 2003, une opération de dragage pour corriger son plan d'eau a été lancée. Sa flotte est composée de 11 chalutiers, 32 sardiniers et 150 petits métiers. Le port emploi 500 diplômés de l'école de formation de pêche. Les pêcheurs, eux, se plaignent du manque de moyens ainsi que de la cherté des outils de la profession, selon l'un d'eux, rencontré sur place s'affairant à réparer ce qui reste de son filet de pêche. «Partout dans le monde, la construction et la réparation navale se fait à l'intérieur du port, à Dellys, par contre, le malheureux charpentier exerce son métier très loin de ce dernier», regrette-t-il. L'exemple de ce jeune propriétaire d'une petite unité de construction navale, installée sur la route de Boumerdès, à quelque 4 km du port, en est un exemple illustratif. Concernant le programme de la relance de la pêche, les professionnels s'accordent à dire que le renouvellement de la flottille existante est nécessaire, sachant le degré de sa vétusté. On apprend par ailleurs d'un élu local qu'une poissonnerie est projetée au port de Dellys dans le cadre du programme national de développement de la pêche et de l'aquaculture. En plus de la pêcherie, la région a bénéficié d'un autre projet, qui consiste en la réalisation d'une plage d'échouage au lieudit Sidi Slimane, à 7 km environ à l'est de Dellys. Cette localité, était pendant longtemps une destination privilégiée des touristes étrangers, se rappelle notre interlocuteur, non sans une pointe d'amertume en la comparant à sa situation d'aujourd'hui.