A l'occasion de la Journée mondiale de la santé mentale, célebrée le 10 octobre, avec ce nouveau Guide d'intervention, l'OMS veut faciliter la prise en charge de ces troubles mentaux, dès le stade des soins de santé primaires et par le personnel médical non spécialisé dans les maladies mentales. Car 75 et 85% des personnes atteintes n'ont accès à aucune forme de soins en santé mentale. «Un tour de force d'avoir pu transformer une manne de compétences et d'expériences cliniques acquises auprès de centaines d'experts en un document d'à peine 100 pages», a résumé Margaret Chan, Directeur de l'OMS. Avec son nouveau Guide d'intervention, l'OMS veut accélérer et simplifier la prise en charge de la dépression, des troubles liés à la consommation excessive d'alcool, de l'épilepsie, et cela, dès le stade des soins de santé primaires. Des millions de personnes atteintes de troubles mentaux et neurologiques peuvent désormais bénéficier des nouvelles recommandations diagnostiques et thérapeutiques simplifiées : Ce Guide d'intervention donne en effet au personnel médical non spécialisé dans les maladies mentales, c'est-à-dire notamment aux médecins, personnels infirmiers et autres professionnels de santé, les compétences nécessaires pour poser un diagnostic et prendre les patients en charge. Des recommandations présentées dans un tableau pour simplifier la prestation. L'OMS estime que plus de 75% des personnes atteintes de troubles mentaux, neurologiques et liés à l'utilisation de substances psychoactives – dont environ 95 millions souffrent de dépression et plus de 25 millions sont épileptiques – vivant dans les pays en développement ne bénéficient d'aucun traitement ni soins. Le Dr Ala Alwan, sous-directeur général pour les maladies non transmissibles et la santé mentale à l'OMS souhaite, de son côté, «augmenter la capacité du système de soins de santé primaires de fournir un ensemble de soins intégrés.» L'OMS, en collaboration avec des partenaires, fournira un appui technique aux pays afin qu'ils appliquent les recommandations, et a déjà lancé le programme visant à intensifier les soins dans six pays, à savoir l'Ethiopie, les Iles Salomon, la Jordanie, le Nigeria, le Panama et la Sierra Leone. L'OMS, par l'intermédiaire de son programme d'action, demande aux gouvernements, aux donateurs et aux parties prenantes de la santé mentale d'accroître rapidement le financement et la prestation de services de santé mentale de base afin de combler les immenses lacunes dans le domaine du traitement. Une personne sur quatre dans le monde connaîtra au cours de son existence une forme de trouble de la santé mentale. L'OMS avait déjà appelé à lutter contre l'exclusion sociale mais aussi l'exclusion des programmes de soins primaires ou en santé mentale, dans son précédent rapport sur la santé mentale et le développement .«D'ici à 2030, la dépression sera la deuxième principale cause de morbidité dans les pays à revenu intermédiaire et la troisième principale cause dans les pays à faible revenu. Et, en moyenne, dans le monde, moins de 2% des dépenses de santé sont consacrées à la santé mentale».