Pour les Algériens résidant dans la mégalopole lyonnaise, l'événement est de ceux qui sont trop rares pour ne pas être apprécié à sa juste valeur. Depuis quelques mois, à l'initiative des élus de Villeurbanne, dont l'adjointe au maire, Samia Azzizi, l'idée de jumeler la commune de la ceinture lyonnaise avec une commune algérienne avait germé. Dans l'alchimie des contacts entrepris, notamment par le biais du consul général de Lyon, c'est avec El Eulma que le pont fut tendu. En mars dernier, une délégation d'élus villeurbannaise effectuait une visite dans la ville des Hauts-Plateaux. La perspective d'un protocole d'accord vit alors le jour (lire dans El Watan notre page Sétif du 11 mars 2010). Quelques mois seulement après un mars prometteur, la récolte s'annonce pour cet automne. En effet, le 16 octobre verra un nouveau jalon marquer le chemin qui mènera vers le jumelage souhaité. Une journée sera consacrée aux liens qui se sont tissés au cours du XXe siècle depuis l'arrivée de milliers de travailleurs algériens qui ont fait souche en Rhône-Alpes et particulièrement dans la plus grande ville de cette région : Lyon. Le consul général Abdelkader Kacimi El Hassani s'associe d'ailleurs à cette démarche majeure en intervenant aux côtés du maire de Villeurbanne, Jean-Paul Lebret.Pour cette rencontre, tout commencera d'abord autour d'une exposition de peinture d'artistes franco-algériens et finira en soirée avec un buffet franco-algérien au son de musiques orientales. Entre-temps, et c'est là le plus important et le plus original et fécond, deux tables rondes cerneront un certain nombre de dossiers cruciaux pour le devenir des relations entre l'Algérie et la France, où une communauté algérienne agissante peut être un levier puissant d'échanges entre les deux pays. Les intervenants, tous Algériens, parleront d'abord de coopération économique, avec des interventions et témoignages pertinents, tels que celui d'un chef d'entreprise implanté en Algérie, avec la réalité et les difficultés rencontrées. Un autre thème sera celui de la «Réciprocité des compétences et du savoir-faire à transmettre dans le cadre d'un projet de coopération», abordé par un chargé de mission en charge de la coopération Lyon-Sétif. Un notaire disséquera les clés de l'installation d'entrepreneurs français en Algérie. Enfin, l'association CARA (Cercle des Algériens en Rhône-Alpes) rapportera l'expérience d'une expatriée en Algérie. L'autre table ronde tournera autour de «Culture et citoyenneté», avec comme sujets d'intérêt «La Casbah d'Alger et le Grand-Lyon», «Le rapport des lycéens algériens avec la langue française» ; «La culture algérienne à travers des activités artistiques, éducatives et citoyennes».Enfin, dernière interrogation abordée, celle qui ouvre la porte au jumelage : «Qu'attendent les jeunes Franco-Algériens du rapprochement Villeurbanne-El Eulma ?».Des paroles algériennes, en relation avec des associations et institutions diverses chargées d'espoir et d'avenir.