Le programme portant réalisation d'une bibliothèque dans chaque commune connaît des lenteurs et des blocages insurmontables dans la wilaya de Boumerdès. Lancé en 2006 dans le cadre du fonds commun des collectivités locales (FCCL), ce programme demeure encore loin des objectifs tracés par ses initiateurs pour promouvoir la culture et la lecture publiques au niveau local. Les retards mis dans la réalisation des projets, et parfois pour leur lancement, démontrent tout le «désintérêt» que l'on affiche pour la chose culturelle. Sur les 28 bibliothèques inscrites, aucune n'est encore opérationnelle. A l'instar de celles prévues dans les communes de Béni Amrane, Chabet El Ameur et Timezrit, certains projets pour ces structures ne sont même pas entamés pour des raisons liées au manque de terrain et à l'insuffisance des enveloppes dégagées pour ce faire par la direction de l'administration locale (DAL). D'autres encore, à l'image de celles réalisées dans les communes d'Ouled Aïssa et de Légata, ont été certes achevées depuis près de deux années, mais elles ne sont pas dotées en équipements nécessaires et en fonds documentaire pour leur ouverture. Le P/APC d'Ouled Aïssa indique à ce propos que «le problème sera résolu incessamment, grâce à l'enveloppe financière qui nous a été affectée à cet effet par l'APW en septembre dernier». A noter que plusieurs autres bibliothèques, notamment celles qui sont en phase d'achèvement, risquent de ne pas ouvrir leurs portes de sitôt, et ce, pour les mêmes raisons. C'est le cas des bibliothèques réalisées au niveau des communes de Si Mustapha, de Thenia, de Kharouba, de Souk El Had, de Ammal… L'on a appris en effet qu'aucun budget n'est encore dégagé dans le but de permettre aux habitants, notamment les jeunes, de tirer profit des infrastructures qui leur ont été destinées depuis plus de quatre ans. Mais cela n'est pas le seul problème qui traduit la mauvaise gestion et l'échec de l'administration à mener ce programme à terme et réduire le déficit que connaissent les localités de la région en matière d'infrastructures culturelles. Le premier obstacle ayant empêché de concrétiser les promesses tenues depuis longtemps par l'administration réside dans l'insuffisance des enveloppes consacrées à ces projets. Certaines bibliothèques et crèches communales, prévues dans 17 localités différentes, n'ont pu être lancées qu'après l'octroi d'enveloppes supplémentaires, allant jusqu'à 1,5 MDA, sur le budget primitif de l'APW, adopté lors de la session de janvier 2009. Mais cela n'a pas permis de rattraper le retard accumulé depuis 2006 puisque de nombreux projets peinent à être réceptionnés alors que d'autres se trouvent complètement bloqués. Parmi ces derniers l'ont peut citer les crèches des Issers, Naciria (non lancée), Thénia, Chabet El Ameur et la bibliothèque des Issers. Le P/APC de cette collectivité souligne que la somme de 18 MDA octroyées par la DAL n'a pas suffit pour construire les deux projets, précisant avoir été contraint de puiser dans les fonds de la commune (8 MDA) pour relancer les travaux bloqués depuis une année et répondre ainsi au vœu de la frange juvénile locale. Aujourd'hui d'aucuns ne peuvent oublier les conséquences négatives (surcoûts) engendrées par ces blocages au Trésor public. Mais cela semble pas inquiéter outre mesure les services chargées du suivi de cet important programme, eux qui se contentent d'incomber la responsabilité de leur échec aux élus locaux.