Une quinzaine de bibliothèques nouvellement construites sont fermées, faute d'ouvrages et d'encadrement. Les infrastructures à caractère culturel se comptent sur le doigt d'une seule main dans la wilaya de Boumerdès. Les bibliothèques communales, inscrites dans le but de remédier à ce problème et promouvoir la lecture au niveau local, ne sont toujours pas opérationnelles. Certaines, comme celles de Timezrite, de Khemis El Khechna, Chabet El Ameur, ne sont pas encore lancées à ce jour, au prétexte de l'indisponibilité de terrain. D'autres sont bloquées depuis plusieurs mois à cause de l'insuffisance des enveloppes financières dégagées par le Fonds commun des collectivités locales (FCCL) pour leur réalisation. C'est le cas des bibliothèques lancées à Bordj Menaïel, aux Issers, Naciria, Cap Djenet et Afir, dont les travaux de construction sont à l'arrêt depuis plusieurs années. Le comble, c'est que même celles qui sont achevées, ne sont pas encore ouvertes pour manque d'équipements de bureau et de livres. Ce vrai faux problème a été relevé dans les localités de Zemmouri, Thénia, Légata, Béni Amrane, Ammal, Souk El Had, Baghlia, Sidi Daoud, Boudouaou El Bahri, Taouarga, etc. Les services concernés n'ont prévu aucun budget pour leur dotation en équipements nécessaires afin d'exaucer le vœu nourri par les férus de la lecture depuis des lustres. Cela se passe au moment où le besoin en ce genre de structures se fait vraiment sentir dans toutes les localités de la wilaya pour combler le déficit criant en salles de cinéma et autres espaces de divertissement où l'on pouvait développer ses talents. L'on a appris que certaines infrastructures ont connu déjà des dégradations qui nécessitent des travaux d'aménagement avant leur mise en service, comme c'est le cas à Thénia, Ammal et à Sidi Daoud. Les élus locaux s'accordent tous à dire que ce problème n'aurait pas dû se poser si l'on avait dégagé, dès le début, des enveloppes conséquentes pour la concrétisation de ce programme, chapeauté par la direction de l'administration locale (DAL). Certains projets n'ont pu être lancés qu'après l'octroi, en janvier 2009, sur le budget primitif de l'APW, de sommes supplémentaires, dont les montants varient entre 1,5 et 7 millions de DA. Nos sources affirment que leurs localités n'ont pas suffisamment de ressources financières pour acquérir les livres, les micro-ordinateurs et autres moyens permettant le bon fonctionnement de ces espaces. Cela justifie-t-il pour autant le fait de laisser fermées ces structures, réalisées à coups de milliards, au moment où des milliers d'étudiants et d'élèves ne trouvent plus de lieux où assouvir leur soif de connaissance ? Assurément non ! «Cela fait un mois que nous avons adressé une demande au ministère de la Culture pour nous octroyer des livres, mais nous n'avons pas encore reçu de réponse», déplore le P/APC de Zemmouri, une commune qui ne compte aucun lieu susceptible d'alléger le marasme des jeunes. Il faut dire que les responsables de la DAL ont brillé par une gestion catastrophique de ce programme, eux, qui font de la rétention de l'information sur leur gestion une règle sacrée. «Parfois, ils mettent plusieurs mois pour répondre à une simple demande d'octroi d'équipements de bureau», regrette un élu. Aujourd'hui, même les deux bibliothèques qui sont ouvertes, à savoir celles de Ouled Aïssa et Si Mustapha, fonctionnent avec des moyens humains et matériels dérisoires. «La direction de la culture ne nous a affectés qu'un petit quota de livres, dont la qualité et le contenu laissent à désirer», dira le maire de la première localité. Mais cela ne doit pas nous étonner, surtout lorsqu'on sait que la promotion de la culture ne figure pas parmi les priorités de l'administration locale.