La facilité avec laquelle est gérée la circulation routière semble, ces dernières années, gagner de plus en plus du terrain, et ce, au détriment d'un véritable travail devant régir la circulation de manière à diminuer les accidents. En parlant de facilité, il est question dans ce cas de figure d'agencements durables mis en place, au lieu d'autres qui nécessitent beaucoup plus d'études et de moyens. C'est ainsi que dans certains endroits de la capitale, les feux tricolores ont complètement disparu, laissant place aux dos-d'âne et autres ralentisseurs qui matérialisent les arrêts. Les feux rouges n'étant plus efficaces pour dissuader les plus récalcitrants des automobilistes de s'arrêter, les gestionnaires de la circulation routière s'échinent alors à employer des moyens physiques à même de réguler la circulation routière par la contrainte. A Bordj El Bahri, les autorités locales se sont illustrées ces derniers temps dans ce domaine, en installant des ralentisseurs un peu partout, notamment sur la route nationale, où ces derniers ponctuent la chaussée de manière déconcertante. Quant aux passages protégés réservés aux piétons, cela fait longtemps que les autorités locales omettent de les peindre. A Rouiba, c'est à un véritable trompe-l'œil que les automobilistes et les piétons sont confrontés, car en empruntant la route qui traverse la zone industrielle entre la commune de Rouiba et celle de Réghaïa, les conducteurs les moins avertis se croient alors en face d'une autoroute, mais ils sont vite rattrapés par cet aménagement biscornu qui permet le passage des voitures dans les deux sens. Les automobilistes, qui ne connaissent pas ce tronçon de route, risquent à tout moment de provoquer de graves accidents. Il y a également des lieux dans l'Algérois où les feux tricolores sont plus que de mise, mais ils n'ont paradoxalement jamais été installés ; on continue donc à gérer la circulation avec des panneaux de signalisation complètement dépassés, qui de plus sont inefficaces devant la dangerosité et la complexité des intersections qu'ils sont appelés à organiser. L'exemple le plus illustre est celui de la route reliant El Hamiz à Rouiba, appelée communément «route de l'Inforba». Les automobilistes, qui veulent rejoindre l'un ou l'autre sens de cette route à grande circulation, doivent faire le guet devant une plaque minuscule de stop, pour ensuite passer au risque de se faire percuter par les véhicules venant d'en face. De l'avis de plusieurs automobilistes, l'installation de feux tricolores à cet endroit aurait le mérite d'éviter assurément des accidents et ce, en obligeant les voitures à s'arrêter aux feux et permettre un passage beaucoup moins risqué pour les voitures. Par ailleurs, au niveau de beaucoup d'axes routiers, la délimitation des voies à la peinture fait cruellement défaut, ce qui est à l'origine d'une anarchie endémique sur nos routes. Dans certaines situations, on passe outre cet ordre, et ainsi, personne ne sait où se positionner. Des bouchons énormes pourraient être évités si la circulation routière était normalement réglementée.