Les collectivités locales ne respectent pas la réglementation qui régit l'installation de ralentisseurs et de dos-d'âne sur la voie publique. Ces monticules abrupts et escarpés n'obéissent à aucune norme, hormis celle de l'improvisation et du manque de savoir- faire. Il y en a de toutes les formes, de toutes les tailles et dans les moindres tronçons de routes, y compris dans les endroits où il n'y a ni habitations ni écoles et souvent sur les autoroutes, les routes nationales et les voies express. Si aucune autorité n'est en mesure de fournir une statistique fiable sur le nombre de dos-d'âne dans la capitale, les automobilistes ont l'impression d'en rencontrer partout. «Les ralentisseurs foisonnent dans toutes les routes. Nos voitures sont mises à rude épreuve, tant elles franchissent quotidiennement des dizaines de dos-d'âne», confie un automobiliste. A l'est de la capitale, la plupart des municipalités se sont fixé, dès l'investiture des élus des assemblées, l'objectif d'inonder leur commune de ces ralentisseurs aux dimensions larges et élevées, «les ralentisseurs sont devenus la particularité de notre commune, il n'y a pas une artère qui ait échappé à cette mesure. Les responsables locaux en ont fait une priorité, alors que le revêtement des routes est dans un état lamentable», confie un habitant d'El Marsa. Cette situation prévaut également sur les principaux axes routiers de cette partie de la capitale, notamment au niveau du chemin de wilaya 119 qui relie les localités de Rouiba et Aïn Taya. Des dizaines de ralentisseurs ont été installés en amont d'un sommet de côte. Les bus qui arrivent de Rouiba chargés de voyageurs peinent à franchir ces ralentisseurs, «la partie arrière des bus touche les ralentisseurs, ce qui endommage les carters. C'est ainsi que des moteurs de bus ont été coulés à cet endroit», déplore un propriétaire de bus. Sur le CW 149 qui traverse plusieurs localités de l'est de la capitale, une partie de cet axe routier qui est une voie express à double sens, a été dotée de larges ralentisseurs au niveau du lieudit Souachet. En dépit de l'existence d'une passerelle récemment réalisée, ces ralentisseurs n'ont pas été enlevés. Les piétons préfèrent traverser la route au lieu de prendre la passerelle. Les ralentisseurs à Ben Zerga et à Harraga, deux localités qui se trouvent dans la commune de Bordj El Kiffan, occupent toute la largeur de la chaussée, empêchant de surcroît les eaux de pluie de s'écouler vers les avaloirs, ce qui crée continuellement des inondations. Au lieu de doter les routes de moyens techniques, tels que les feux de signalisation, les pouvoirs publics installent des ralentisseurs. Les automobilistes doivent respecter le code de la route. Il n'est pas nécessaire de matérialiser les arrêts ou le ralentissement des voitures par des obstacles matériels, «il faut revenir à une gestion plus censée de la circulation routière», suggère un automobiliste. R. A. I.