La commune de Zerizer distante de 45 km du chef-lieu de la wilaya d'El Tarf a été embrasée dans la nuit d'avant-hier par ses habitants. Ils se sont soulevés après que Ouenes Fatma Zohra, une jeune étudiante en biologie, âgée de 25 ans, a été atteinte mortellement dans le jardin de sa maison située à la cité Chaâba El Hamra par les éclats d'une violente explosion dynamitée des rochers depuis le chantier de l'entreprise japonaise Coojal – en charge de la réalisation d'un tronçon de l'autoroute Est-Ouest reliant la wilaya de Bordj Bou Arréridj à celle d'El Tarf. A l'annonce de ce drame, il n'a pas fallu beaucoup de temps pour que les citoyens en colère se dirigent vers le chantier de Coojal, situé à quelques encablures de la maison de la jeune défunte et le mettre en feu. Stationnés aux alentours du chantier en question, les engins lourds n'ont pas échappé à la colère populaire. Ils ont été totalement calcinés. Selon des témoins oculaires, les émeutiers, apparemment surexcités, n'étaient pas maîtrisables. Après le chantier, c'était autour du siège de la commune de connaître le même sort. Après avoir mis le feu aux pneus à l'entrée de la ville, plusieurs centaines de protestataires ont investi la municipalité de Zerizer et saccagé, selon des témoins oculaires, 15 micro-ordinateurs. Les documents officiels classés au service technique, celui des archives et même de comptabilité, ont été entièrement consumés. Avec la ferme intention de mettre à néant toutes les infrastructures de la commune, les émeutiers ont pris d'assaut le parc communal en saccageant tous les véhicules et engins stationnés sur la place. Le siège du centre Algérie Télécom a été également la cible des contestataires qui n'ont pas hésité l'incendier. « De par leur silence, les autorités locales sont complices avec l'entreprise japonaise Coojal. Sinon comment expliquer qu'aucune mesure de sécurité n'a été prise par les japonais de Coojal, encore moins celles imposées par ceux qui ont la charge de veiller sur la sécurité des biens et des personnes », accusent plusieurs manifestants d'un ton empreint de colère. Force est de souligner que l'intervention des services de sécurité a été tardive. En effet, ce n'est qu'au lendemain des émeutes, c'est-à-dire hier, que les éléments de la gendarmerie de Zerizer ont ouvert une enquête pour situer les responsabilités. D'ailleurs, aucune arrestation n'a été enregistrée parmi les émeutiers. Et si les éléments de la gendarmerie ont enregistré un retard dans leur intervention, les élus locaux ont, quant à eux, brillé par leur totale absence.