Au lendemain des émeutes qui ont embrasé, pratiquement, l'ensemble du territoire de la commune de Zerizer, dans la nuit de dimanche à lundi derniers, notamment le chantier de l'entreprise Coojal, l'ambassade du Japon en Algérie a réagi, indiquent des sources bien informées. De peur des représailles populaires, la chancellerie japonaise a exigé des autorités algériennes une protection spéciale pour ses ressortissants activant dans l'entreprise Coojal – en charge de la réalisation d'un tronçon de l'autoroute Est-Ouest reliant la wilaya de Bordj Bou Arréridj à celle d'El Tarf dans cette commune. Cette réaction « diplomatique » sur la sécurité du personnel japonais de Coojal, activant dans cette wilaya, n'est pas une première. Elle avait été précédée en fin d'année 2008 par une menace terroriste qui a pesé sur le même personnel. En effet, les services de sécurité avaient arrêté deux frères terroristes, Kazzi Abderezek et Mohamed, à quelques encablures du chantier Coojal. Leur audition par les mêmes services avait permis, outre le démantèlement d'un important réseau de soutien activant entre El Oued et El Tarf, la découverte d'une quantité de puces anonymes à bord d'un véhicule type Atos. Sans papiers, ce véhicule leur avait servi de transport entre El Oued et El Tarf. Abdelaziz, qui s'est avéré être l'émir d'Al Qaïda au Maghreb dans la wilaya d'El Oued et le bras droit du sinistre terroriste Abderezek El Para dans la région Sud-Est comptait placer des bombes dans la base-vie des Japonais de Coojal, située à Kbouda, commune de Sidi Kaci, non loin de celle de Zerizer. Des bombes artisanales qui seront actionnées à distance via les puces anonymes acquises par des faux documents. Inquiétudes d'autant plus plausibles, car les mineurs japonais se sont rendus auteurs d'un homicide involontaire dont la victime est une jeune étudiante en biologie, Ouenes Fatma Zohra, âgée de 25 ans, atteinte mortellement dans sa maison située à la cité Chaâba El Hamra par des blocs de pierres soufflés par une violente explosion dynamitée des rochers depuis le chantier en question. Ce dernier est situé à quelque 300 m de la résidence de la défunte. Réaction aussi du côté des services de l'Armée nationale populaire (ANP) de la 5e Région militaire de Constantine qui, cahier des charges à la main, ont inspecté le chantier, vérifié la quantité de l'explosif (TNT) utilisée pour frayer l'itinéraire de l'autoroute et bien sûr l'application des mesures de sécurité régissant ce type d'explosif. Quant aux pertes enregistrées suite aux actes de vandalisme qui ont concerné, outre le chantier de Coojal et ses engins, le siège de la commune de Zerizer, le centre d'Algérie Poste, le parc communal…, les premières estimations sont évaluées à près de 10 milliards de centimes. Endeuillée, la famille Ouenes a accompagné, hier, sa fille à sa dernière demeure, au cimetière communal de Zerizer. Elle a engagé, selon un de ses membres, « une action judiciaire contre l'entreprise Coojal qui est responsable du décès de Fatma Zohra ». Hier, une ambiance de désolation régnait dans la commune de Zerizer et les stigmates des actes de dévastation sont toujours visibles. Par ailleurs, les habitants de la cité Chaâba El Hamra, jouxtant le chantier Coojal, ne décolèrent pas contre les autorités locales. En effet, ils leur reprochent l'indifférence totale quant au contrôle des mesures de sécurité régissant l'utilisation des explosifs. Une négligence qui a entraîné la mort de Fatma Zohra.