Les conflits entre les compagnies pétrolières internationales et les gouvernements des pays producteurs de pétrole sont plus nombreux à mesure que l'or noir devient une denrée de plus en plus rare et chère. Selon une information rapportée par les agences de presse et la presse locale, le conflit qui oppose la compagnie pétrolière Korean National Oil Corporation (KNOC) à l'Etat est assez particulier ; elle exige le remboursement d'un bonus de 323 millions de dollars qu'elle aurait versé au gouvernement nigérian après avoir obtenu deux blocs pétroliers au cours des enchères de 2005. La compagnie coréenne aurait versé 92 millions de dollars et 231 millions de dollars en engagements d'investissement pour des infrastructures énergétiques. Selon la KNOC, le précédent gouvernement aurait annulé le versement de la deuxième somme en échange d'investissements. Le nouveau gouvernement a retiré les deux licences à la KNOC au mois de janvier dernier en raison du non-versement des 231 millions de dollars. Les deux licences sur les blocs 321 et 323, dont les réserves sont estimées à deux milliards de barils de pétrole, ont été octroyées par la suite à la Oil and Natural Gas Company (ONGC) Videsh Ltd (Inde). Si la compagnie coréenne considère que le retrait des deux licences est illégale car elle a rempli ses obligations contractées avec l'ancien gouvernement Obasanjo, l'actuel gouvernement considère que la compagnie n'a pas versé la prime d'accès aux réserves comme prévu et qu'elle n'a versé que 92 millions de dollars de la somme totale qui est de 323 millions de dollars. La décision de justice n'a pas pu être prise hier mardi pour cause d'absence du juge. Elle devrait intervenir jeudi, mais l'affaire risque de se retrouver en arbitrage international vu son importance. L'argument principal de la compagnie coréenne est que le précédent gouvernement a annulé le paiement des 231 millions de dollars en échange de l'engagement de la compagnie à construire des infrastructures énergétiques (centrale électrique et pipelines). Actuellement, le Nigeria est en train d'engager des réformes dans le secteur énergétique, des reformes qui suscitent beaucoup de résistances.