Les compagnies pétrolières et gazières échouent à fournir des informations précises quant à leurs revenus et sur la lutte contre la corruption dans les pays où elles exploitent l'or noir, a affirmé une étude menée par Transparency Internationale. En effet, le rapport, qui a été publié lundi, montre que la plupart des grandes compagnies pétrolières et gazières “sont loin d'être transparentes lorsqu'il s'agit des versements qu'elles effectuent aux pays producteurs, laissant ainsi la porte ouverte à la corruption et freinant les efforts de lutte contre la pauvreté”. Pour TI c'est l'absence de transparence sur les revenus des compagnies pétrolières et gazières qui ont conduit à la mauvaise connaissance du niveau des ressources mondiales. Selon cet organisme qui se spécialise dans la lutte contre la corruption, le paradoxe qui persiste encore c'est que de nombreux pays riches en ressources pétrolières mais qui demeures pauvres, provient du manque d'informations sur les paiements des compagnies pétrolières et gazières et la manière dont elles sont dirigées. “Aujourd'hui, 60% des personnes les plus pauvres vivent dans des pays riches en ressources. La plupart des constitutions accordent aux citoyens l'ultime appartenance des ressources naturelles de leur pays”, note le rapport de cette ONG internationale. En outre, et dans le même ordre d'idée, le rapport 2008 qui s'est servi des données rendues publiques par les compagnies, constate que la transparence n'est pas encore devenue une pratique habituelle chez les 42 compagnies pétrolières examinées opérant dans 21 pays, en matière de transparence, particulièrement pour les versements effectués aux gouvernements pour les droits d'extraction de ressources. Ainsi, le rapport classe ces compagnies en trois catégories : performances hautes, moyennes ou faibles. Résultat, seulement un tiers des compagnies sondées affichent des performances supérieures en matières de transparence. Par ailleurs, la majorité des données sur les versements effectués par les compagnies pour les droits d'exploitation de ces ressources et sur la manière dont cet argent est dépensé par les gouvernements d'accueil, ne sont pas publiées. Cependant, fournir des informations est capital, et il est fondamental que les sociétés civiles demandent des renseignements sur l'origine et la destination des recettes pétrolières, explique le rapport. «Lorsque les compagnies et les gouvernements sont entièrement transparents, citoyens, journalistes, société civile et enquêteurs divers peuvent suivre le flux des recettes et informer les agents publics comptables, décourageant ainsi la corruption». Toutefois, les auteurs du rapport recommandent aux compagnies de rendre compte des paiements qu'elles versent aux gouvernements, pays par pays, comme il préconise également aux gouvernements des pays producteurs de pétrole et de gaz d'introduire une législation obligeant les compagnies qui opèrent dans leur territoire à déclarer tous leurs paiements et aux organismes de régulation et compagnies à se mettre d'accord pour publier des informations dans un format uniforme et accessible. Pour conclure, le pétrole peut engendrer une grande richesse pour un pays, mais si elle est mal gérée, cette manne peut aussi décourager le développement d'autres secteurs de l'économie, répandre la corruption et générer des conflits.