La rencontre producteurs consommateurs de pétrole a débuté, hier, en Arabie saoudite avec la participation de pas moins de 35 pays producteurs et consommateurs de pétrole, outre 25 compagnies pétrolières et 7 organisations internationales. L'objectif de la rencontre, à savoir trouver une parade face à la flambée effrénée des prix de l'or noir, a été tracé depuis plusieurs semaines.La première annonce faite au cours de la rencontre vient de L'Arabie saoudite. En effet, le roi Abdallah Ben Abdelaziz a annoncé, à l'ouverture de la réunion, que l'Arabie saoudite avait fait passer sa production de pétrole de 9 à 9,7 millions de barils/jour «au cours des derniers mois» et qu'elle était «prête à répondre à toute demande supplémentaire» des pays consommateurs, selon les agences. Le roi Abdallah a aussi mis l'accent sur la nécessité de connaître les véritables causes de la hausse continue du prix du pétrole, de régler la situation et de diffuser les résultats obtenus. L'OPEP, de son côté, par la voix de son président, M. Chakib Khelil, a affirmé que toute hausse de production par l'Organisation était inutile dans l'immédiat. Peu après cette déclaration, le ministre koweïtien du Pétrole, Mohammed Al Olaim, a déclaré que l'OPEP accroîtra sa production de brut si le marché l'exige. Il précisera qu'«en ce qui concerne le Koweït, nous n'hésiterons pas à augmenter [notre] production si le marché l'exigeait». Si les déclarations des uns et des autres sur une éventuelle augmentation de la production divergent, les raisons de la flambée des cours du pétrole semblent, elles, faire l'unanimité des producteurs qui affirment qu'elles sont dues à la spéculation financière, à la baisse du dollar et à la situation géopolitique dans certaines régions productrices. Des raisons que rejettent les pays consommateurs. Néanmoins, la spéculation financière qui reste une des raisons principales, s'est imposée lors de cette rencontre. Pour Chakib Khelil, certains acteurs financiers «jouaient le marché». «Il y a un conflit d'intérêt», a-t-il lancé, affirmant que le roi Abdallah a dénoncé dans son discours d'ouverture les «spéculateurs qui perturbent le marché pour servir leurs intérêts égoïstes». Le secrétaire américain à l'Energie analyse autrement et affirme que «le capital suit la montée du marché du pétrole, ce n'est pas lui qui la conduit». Sur le même tableau, le Premier Ministre britannique Gordon Brown rassure : «Nous allons examiner l'impact des spéculateurs sur le marché», a-t-il lancé lors d'un point de presse. Abondant dans le même sens, le ministre français de l'Energie et de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, a, lui aussi, dénoncé les effets de la spéculation sur l'envolée des prix du pétrole. «Lutter contre la spéculation est une absolue nécessité. Et là, tout le monde est d'accord, il n'y a pas [d'un côté] les producteurs et [de l'autre] les consommateurs», a-t-il déclaré à la presse en marge de la conférence. «Il y a un accord général sur l'idée que si les marchés étaient plus transparents, il y aurait moins de spéculation. On a proposé qu'autour de l'Agence internationale de l'Energie et du Forum de l'énergie, il y ait un groupe de travail pour regarder comment donner toutes les informations sur les réserves, sur les stocks et sur les besoins des consommateurs», a ajouté le ministre. Selon une déclaration publiée à l'issue de cette conférence, les participants ont estimé «nécessaire» d'accroître les investissements pour augmenter les capacités de production et de raffinage du pétrole. Le communiqué final a aussi préconisé une meilleure transparence et une plus grande régulation des marchés financiers pour parvenir à stabiliser le marché du pétrole. S. B.