A Alger et ses banlieues, les spéculateurs et les barons du marché parallèle ont fait jouer toutes leurs cartes pour tirer profit de la pénurie du lait dans notre pays. Pour cela, ils n'ont pas hésité à faire "bouger" leur réseau de connaissances pour placer au marché noir des quantités importantes de lait en sachets. Mais à quel prix ? Pas moins de 45 DA le sachet ! A Bab Ezzouar, des le premier jour de l'Aïd, les citoyens ont été "rançonnés" par des commerçants qui travaillent au noir. Ces derniers se sont donné le mot pour dépouiller les citoyens de leurs deniers. A 45 DA le sachet, le citoyen ne pouvait que plier son portefeuille car le lait se fait rare et les enfants à la maison réclament à leurs parents ce bol de lait chaud qui est devenu ainsi un luxe. "Nous venons à peine de l'acheter. Quelqu'un nous l'a vendus dans un magasin, mais il a fermé juste après avoir écoulé toute sa marchandise. On pouvait acheter trois à quatre sachets. Mais comme le prix était si cher, chacun a pris avec lui un ou deux, pas plus. A 45 DA le sachet, le lait n'est plus abordable pour tout le monde", confient de nombreux citoyens qui résident à Bab Ezzouar. Ces derniers ont du se résoudre à subir le diktat des spéculateurs. "Que voulez-vous qu'on fasse ? Le malheur des uns fait le bonheur des autres. On ne va pas rester sans aucun sachet de lait à la maison. Alors on le paie à n'importe quel prix. C'est une honte. On est revenu aux temps des pénuries", commentent la rage au ventre nos interlocuteurs. Dans d'autres quartiers de la Capitale, aux Eucalyptus, Réghaia, Rouiba, Mohammadia, et bien d'autres encore, de nombreux citoyens ont dénoncé aussi cette envolée des prix "manigancée" simultanément par plusieurs commerçants véreux. Partout, ces trois derniers jours, le sachet de lait est cédé entre 40 et 45 DA au nez et à la barbe des autorités publiques qui ferment leurs yeux devant ce trafic mafieux. Un trafic qui commence à sévir dans les autres régions du pays. A Aïn Témouchent, des citoyens ont fait part de leur grande indignation face à la spéculation constatée dans les prix du lait puisque ce dernier est cédé maintenant à 40DA le sachet d'un litre dans certains quartiers. A Oran, les prix ont atteint aussi les 35 DA ! Et à l'heure où les trafiquants font bombance avec la misère des Algériens, les pouvoirs publics continuent à nier l'existence même d'une "pénurie" de lait et se contentent juste d'évoquer une "perturbation dans la distribution". En Algérie, les autorités et la population vivent certainement sur la même planète. Mais vivent-elles réellement dans le même pays ?