Evaluant les risques énormes qui pèsent sur les grands ouvrages hydrauliques, notamment celui de l'envasement dont les pertes sont énormes, les autorités chargées du secteur viennent de concevoir un nouveau plan de lutte en amont. A Bouira, une région qui compte l'un des plus grands barrages d'Algérie, à savoir celui de Koudiat Acerdoune (Mâala, Lakhdaria) avec une capacité de 640 millions de m3 (deuxième à l'échelle nationale après celui de Benharoun à l'est du pays), une étude est d'ores et déjà faite pour mieux prévenir les risques encourus, nous affirme-t-on à la Conservation des forêts de cette wilaya qui chapeaute le projet. En effet, nous apprenons de sources proches de l'ANBT (Agence nationale des barrages et transferts) qu'une étude portant protection du bassin versant dudit barrage a été confiée à un bureau d'étude Québécois, à savoir Tecsult-International-Limitée, ayant effectué cette dernière entre 2006 et 2007. L'étude étant réceptionnée en 2008, et la conception du programme de protection du bassin versant a été confiée aux services de la direction générale des forêts (DGF). Celui-là (le programme) étant actuellement en phase de préparation sera ainsi intégré dans le cadre des PPDRI (Projets de proximité pour le développement rural intégré), suivant une instruction du ministre de l'Agriculture et du Développement rural. L'arrière pensée du choix de ce programme (PPDRI) est, nous explique-t-on, d'intégrer les différents secteurs d'activité et par-là s'assurer l'adhésion des habitants autochtones à même de contribuer à cette œuvre de protection du bassin versant. A noter que le bassin versant de ce barrage s'étend sur une superficie estimée à 2832 km2 entre les wilayas de Bouira et Médéa. A l'heure actuelle, le montage de la plupart des projets initiés dans ce cadre et qui concerneront 6 communes de la wilaya de Bouira, à savoir Raouraoua, Bir Ghbalou, Mâala, Z'barbar, Guerrouma et Dechmia, est en passe d'évaluation au niveau du CTW (comité technique de wilaya). Ceux-là porteront, selon M. A. Naït Messaoud, chargé du projet au niveau de la Conservation des forêts de Bouira, sur des actions agro-forestières dont la finalité est de stabiliser les terres en amont. Notre interlocuteur qui insiste sur la nécessité de l'implication des populations locales, comme élément moteur et garant de la réussite du programme, dira que plusieurs projets individuels seront greffés à ces actions, car, selon lui, « la problématique posée est celle relative à la déclinaison dudit programme en projets à même d'assurer une continuité de l'action de protection à ce niveau ». Ainsi, cette politique alliera les deux objectifs principaux du programme du ministère de tutelle axés sur la protection du bassin versant et par extension du barrage et le développement rural dans les régions concernées. D'ailleurs, le schéma directeur qui met en exergue les dangers de l'érosion des sols, l'envasement du barrage et l'endommagement des équipements hydrauliques, met en évidence une approche socio-économique qui prend en compte le niveau de vie des populations locales.