Des nuées de sauterelles locales, communément appelées « Abou Jakhm », pullulent ces derniers temps dans les localités du Nord-est du chef-lieu de la wilaya de Biskra, particulièrement dans la commune rurale de Khanguet Sidi Nadji, nous ont précisé des cultivateurs de la région. Ces derniers ajoutent que ce « Abou Jakhm » est un ravageur d'un genre atavique ressemblant fortement au criquet, mais avec des antennes plus longues, il s'apparente en fait au grillon. Un fellah octogénaire, mais intarissable sur la faune et la flore de la région, nous apprend sans crainte d'être démenti par ses pairs, qu'après une année pluvieuse, comme celle que nous avons vécue, le temps chaud et sec qui suit aide à la croissance numérique de ces sauterelles communes, tandis que le froid et l'humidité la retardent et favorisent plutôt les champignons et les bactéries qui peuvent…anéantir des populations entières de criquets. Par ailleurs, les oiseaux, les petits mammifères, les reptiles et même les scorpions, sont les prédateurs naturels de ces criquets. Bien que le climat et les agents naturels soient efficaces pour réguler les populations de criquets, les agents chimiques restent nécessaires pour la protection des récoltes lors d'invasions majeures. Quoi qu'il en soit, les dégâts signalés sont loin d'être insignifiants dans cette région infestée. « De plus, les récoltes des produits maraîchers, destinées à la consommation pendant le mois de Ramadhan, sont compromises », nous dit-on, puisque ces sauterelles se nourrissent des feuilles des plantes qu'elles trouvent et vont même jusqu'à s'attaquer au « djerid », un palmier dattier. Il faut noter que les services agricoles de la wilaya de Biskra disposent d'un arrangement anti-acridien « qu'il suffit de réactiver pour apaiser les craintes légitimes des fellahs ».