20 millions de dinars ont été consacrés, en 2001, à l'ambitieux projet de réhabilitation de l'ancien noyau bâti qui n'abrite plus qu'une vingtaine de familles. Inscrit dans la liste du patrimoine national, l'ancien noyau bâti de Khanguet Sidi Nadji, actuellement en état de délabrement avancé, est menacé à terme d'un dépeuplement irréversible. Or, une fois n'est pas coutume : cette cité, datant de l'époque médiévale, a renoué, mercredi dernier, avec l'animation dont elle était coutumière, des siècles durant, et pour cause : les Khanguis, dont l'hospitalité est légendaire, ont accueilli, mercredi dernier, les invités à la première journée culturelle et touristique, organisée sous le patronage de la wilaya de Biskra. L'oasis de Khanguet Sidi Nadji, située à l'extrême nord-est du chef-lieu de la wilaya, précisément à la sortie des gorges de Oued El Arab, au pied des derniers contreforts de l'Atlas saharien, vaut le détour. Vingt millions de dinars ont été consacrés, en 2001, à l'ambitieux projet de réhabilitation de l'ancien noyau bâti qui n'abrite plus qu'une vingtaine de familles, parmi lesquelles les descendants de Sidi Mohamed Ben Hsine, qui occupent toujours leurs demeures d'anciens notables. Par la multitude de ses étages, la « Sraïa » rappelle la maison traditionnelle yéménite, et par sa forme et sa couleur, les ksours oasiens. Sa skifa, bien entretenue, s'ouvre sur la coquette mosquée de Sidi M'barek Ben Belkacem Ben Nadji, Mokadem de la Tarika Naciria. Ce « masdjid », signe particulier de noblesse, possède sa propre nécropole, en ruine certes, mais gardant toujours son cachet et style ottomans, reconnaissables aux multiples turbans sculptés dans la pierre de taille et faisant office de « chahed », surmontant les pierres tombales, dont le but final est de distinguer les sépultures des hommes de celles des femmes et des enfants. A une encablure, et en bordure de la palmeraie, se trouve la zaouïa de Sidi Abdelhafidh El Ouandjali El Khangui, à l'origine de la chute du commandant St-Germain en 1849, précisera A. Goubaâ, président de l'association Naciria, dans son intervention fort remarquée et intitulée « L'Histoire de Khanga ». Enfin, au cours du débat, le wali, qui répondant à un habitant qui sollicitait d'autres opérations de rénovation pour les milliers de bâtisses en ruine et abandonnées par leurs propriétaires, reconnaîtra, en toute objectivité, que la dernière opération de réfection, qui bien que coûteuse, n'a nullement atteint, semble-t-il, tous ses objectifs, dans la mesure où aucun ancien habitant n'est revenu s'installer dans l'ancien noyau qui, bien que pourvu en eau potable et en électricité, continue à se dépeupler. Quant à faire du tourisme, le moteur du développement de cette localité c'est une gageure à laquelle personne n'accorde de crédit, à commencer par les Khanguis eux-mêmes. Le seul atout restant, c'est la culture des céréales à plein champs ; encore faudrait-il disposer de quantités d'eau suffisantes pour l'irriguer, tout simplement en érigeant des retenues ou en construisant le barrage tant attendu sur Oued El Arab, ou bien aller chercher l'eau avec de puissants moyens de forage dans l'albienne qui n'affleure qu'à quelque 2 700 m de profondeur ! Le reste n'est que littérature !