Ces coupures ont engendré des perturbations dans les communications téléphoniques des wilayas de Tizi Ouzou, Bouira et Boumerdès, et ce, afin d'éviter, d'un côté, que les terroristes actionnent des bombes enfouies autour des casemates, et d'un autre pour empêcher toute tentative de communication entre les différents groupes terroristes. Pour l'instant, les autorités n'ont donné aucune explication concernant ces coupures. Le brouillage s'amplifie Les opérateurs téléphoniques, quant à eux, observent le silence, «sécurité nationale oblige», commente une source d'un opérateur. Selon un officier militaire, spécialiste de la lutte antiterroriste, «dans les prochains jours, ce sont des localités de la capitale qui seront touchées par ces perturbations du réseau de la téléphonie mobile, déjà pressenties dans certains quartiers». Ainsi, dans un premier temps, ce sont les localités suivantes qui sont concernées : Boudouaou, Réghaïa, Rouiba, Bordj El Bahri, Bordj El Kiffan, Dar El Beïda et Bab Ezzouar à l'est d'Alger. Pour le sud, ce sont les localités de Larbâa, Meftah, Chérarba, les Eucalyptus, Baraki, Gué de Constantine, une partie d'El Harrach, Bachedjerrah et El Maqaria. Le brouillage des réseaux s'étendrait aussi aux wilayas limitrophes d'Alger en prévision des fêtes de fin d'année. Ce sont donc les wilayas de Blida, Médéa et Tipasa qui seront concernées par cette perturbation. Selon toujours la même source, ce choix «obéit à la stratégie mise en place par les forces de la lutte contre le terrorisme afin de couper les communications entre les différentes seriats implantées dans certaines localités, notamment dans la capitale, selon les informations en notre possession livrées récemment par les terroristes capturés ou repentis, il y a une crainte d'attentats dans la capitale et sa périphérie». Pour rappel, les services de sécurité dans la capitale sont déjà en alerte depuis l'été dernier à la suite de la livraison, par «un individu, de renseignements sensibles et précis sur d'éventuels attentats dans la capitale ainsi que sur les personnes impliquées dans leur préparation. Les policiers postés au niveau des barrages fixes sont destinataires presque tous les jours de listes, accompagnées de photographies, de personnes recherchées pour leurs liens supposés avec les groupes islamiques armés», confie un agent de la sécurité. Mobilisation tous azimuts Cet état d'alerte s'est soldé, il y a deux semaines, par l'arrestation spectaculaire d'un groupe de soutien au terrorisme dans la localité de Bachedjerrah. A la veille des fêtes de fin d'année, quelque 90 000 agents, entre gendarmes et policiers, sont mobilisés pour quadriller et sécuriser la capitale. Ce maillage se manifestera par la multiplication des points de contrôle et des barrages, renforcement des mesures de sécurité au niveau des gares routières, ferroviaires et celles de taxis et l'implantation de nouveaux points de contrôle sur les axes routiers reliant les wilayas. La sécurité autour des hôtels et lieux de loisirs sera renforcée par des patrouilles et des agents en tenue civile. Des zones touristiques, que ce soit dans le Sud ou dans le Nord, notamment celles fréquentées par les étrangers, seront soumises à une autorisation de la part des services de sécurité. Le tout couronné par un travail de renseignement appuyé.