Avec un palmarès étoffé qui fait pâlir d'envie bien des nageurs, Salim Ilès est incontestablement le pionnier de la natation algérienne. Rencontré à Sidi Youchaa où il passe ses vacances, le sympathique Salim a bien voulu répondre à nos questions. Que devient Salim Ilès après une retraite anticipée ? (Sourire) Je commence à peine à profiter de ma vie, passer du temps avec ma famille, mes amis, mener une vie simple et tranquille loin de la pression et du stress de la compétition. Et, avec mon ami Twiter, je peux pratiquer ma passion, la chasse sous-marine. Vous avez été nommé récemment manager des nageurs de l'élite nationale de natation. Qu'en est-il de votre nouveau poste ? Effectivement, j'ai été désigné par la FNA pour m'occuper de l'élite mais cela n'a duré en fait que 3 mois. Les résultats internationaux de haut niveau résultent d'une préparation longue et très élaborée. Le travail d'évaluation, de préparation et d'entraînement des sportifs de haut niveau nécessite une organisation spécifique rigoureuse et programmée.Elle prend en charge le sportif depuis qu'il est repéré en tant que sportif à fort potentiel jusqu'à l'aboutissement de sa carrière internationale. C'est dans cette perspective que je voulais diriger mon travail. Malheureusement, les responsables de la natation n'ont pas adhéré à mon projet, d'où ma démission et celle de la DTN Mme Samia Benmaghsoula. D'ailleurs, je n'avais pas besoin de démissionner puisque je n'avais pas encore signé de contrat avec la fédération. (Sourire) Non, Je ne me permets pas de « bricoler » avec des athlètes, comme Nabil Kebbab, Sofiane Daib, Fella Bennacer, Mehdi Hamama, Noufel Benabid qui possèdent un énorme potentiel et qui ont l'envie et la possibilité d'atteindre le haut niveau international et honorer la natation algérienne. En conclusion, je dirai que le sport en Algérie est victime d'une mauvaise gestion. Ce qui sous-entend que la natation en Algérie traîne encore... L'actuel président de la fédération affirme qu'il n'existe pas des compétences capables de prendre la relève et de hisser la natation algérienne vers le sommet. Mais je pense qu'il convient surtout de se pencher sur la réhabilitation des équipements existants : relancer les projets de piscines en cours et rouvrir celles qui sont à l'abandon ; uniformiser la planification au niveau national par tranches d'âge ; organiser la natation au niveau local et avoir une pépinière de nageurs précoces. Je pense que si on ne prend pas en charge effectivement ces paramètres, l'avenir de la natation en Algérie est réellement compromis Passons à autre chose. Que représente Sidi Youchaa pour Salim Ilès ? Tout, vraiment tout. C'est mon univers. C'est ici que j'ai appris à nager, c'est ici que j'ai effectué mes premières brasses. C'est ici que naquit ma destinée de nageur. D'ailleurs, j'y reviens à chaque fois que j'éprouve le besoin de me reposer, quand je sens que j'ai besoin de me ressourcer. Des projets en perspective ? En effet, mon rêve est de construire une école de natation digne de ce nom. Si je n'arrive pas à concrétiser mon projet, je disparaîtrai du paysage de la natation algérienne. Je ne vous cache pas aussi que plusieurs opportunités se sont offertes à moi pour être entraîneur (France, Qatar, USA). Je ferai mon choix au moment opportun. Pour conclure, quel est votre meilleur et votre pire souvenir ? La finale olympique, mon plus beau souvenir ; la blessure que j'ai contractée au genou en août 2007 est mon plus mauvais souvenir.