Le double finaliste des JO estime que la natation manque énormément de moyens. Pour sa deuxième finale olympique, Salim Ilès est peut-être passé à côté. Dernier de la finale du 50 m, nage libre, il pourrait avoir des raisons d'être déçu. Pourtant, c'est un garçon très détendu qui est venu vers nous à l'issue de cette finale. «Je vous avais dit que tout pouvait arriver. Je finis 8e, jamais très bien pour décrocher la 1re ou la 2e place. Le 50 m, c'est une sorte de loterie et puis ce n'était pas ma spécialité». Il reste que le nageur algérien sera pour l'histoire, le premier Arabe à disputer deux finales olympiques de suite, qui plus est, sur les distances reines de la discipline, le 100 m et le 50 m. «Mon objectif en venant ici était de faire mieux qu'à Sydney où je n'avais pas pu passer le cap des demi-finales et encore je ne visais que le 100 m. Or, je suis également finaliste dans le 50 m, c'est pour moi plus qu'extraordinaire. C'est en tout cas la récompense de dures années de labeur». Prié de nous dire ce que l'expérience étrangère lui apporte, Ilès nous répondra: «La méthodologie et la rigueur dans les entraînements, rien n'est laissé au hasard. En outre, les derniers mois que j'ai passés aux USA m'ont été plus que bénéfiques pour améliorer ma vitesse». Une chose est sûre, sa réussite peut servir d'émulation pour les nageurs qui viennent dans le circuit. Mais Salim estime que ces derniers doivent mériter plus de considération. «Comment voulez-vous que l'on produise des nageurs de qualité alors qu'il n'y a pas assez de bassins pour ne pas dire qu'il n'y en a presque pas. A mon avis il serait temps que nos responsables sportifs se penchent sur les disciplines individuelles. A l'heure actuelle, ce sont elles qui sont susceptibles de briller dans les grandes compétitions internationales. Ce n'est pas une critique pour les sports collectifs mais ces derniers ont plus de moyens notamment sur le plan du sponsoring. Vous savez, je suis devenu ce que je suis avec les moyens des autres. Pourquoi ne pas importer ces moyens chez nous. Je suis persuadé que beaucoup de nageurs sont capables de réaliser des prouesses». L' âge étant un critère non négligeable, il était bon de le questionner sur son devenir. «J'ai 29 ans, et je pense que je peux encore nager dans le haut niveau. Pour l'instant, je vais m'adonner à la préparation des Jeux Arabes d'Alger où j'espère que je ne décevrai pas mes supporters.»