Les coupures de route ont été nombreuses ces dernières semaines autour du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, Il s'agissait bien entendu des actions de protestation menées par des villageois ou des habitants de quartiers réclamant l'amélioration de leurs conditions de vie. L'absence de prise en charge des problèmes posés depuis des années fait sortir les citoyens dans la rue, plus spécialement sur la route nationale. Cette forme d'action apparaît cependant nettement liée à la ville de Tizi Ouzou et sa banlieue. Les accès Est et Ouest du chef-lieu de wilaya sont régulièrement fermés à la circulation sur décision de citoyens. L'impact de ces actions est considérable, vu que ce sont des dizaines de milliers de personnes, automobilistes et voyageurs, qui en pâtissent. L'objectif du blocage de la route nationale est de causer des désagréments au plus grand nombre pour attirer l'attention des autorités locales, qui, souvent, ne se déplacent pas sur les lieux et sont rarement usagers de ces tronçons routiers. Si l'impact sur la population est garanti, celui sur les pouvoirs publics n'est en revanche pas assuré. Les promesses des représentants de l'administration restent souvent sans lendemain, au point que les mêmes actions sont renouvelées aux mêmes endroits et en l'espace de quelques jours. Loin du chef-lieu de wilaya, des comités des villages se mobilisent également pour tirer l'administration de sa léthargie. Les problèmes vécus par les habitants des localités rurales notamment sont nombreux, et ont trait à l'absence de commodités de base comme l'eau, l'assainissement et les routes. Les initiatives menées par ces comités des villages ne revêtent pas un caractère spectaculaire mais il arrive qu'elles aboutissent plus sûrement que ce que l'on appelle les actions d'envergure. Les autorités ont appris à « résister » à la confrontation et ne pas céder devant les rapports de force. Une action des comités des villages d'Azazga vient d'aboutir trois mois après le début de la mobilisation, au sujet de l'évacuation d'une cité de logements sociaux squattés. Une assemblée générale sanctionnée par une déclaration, remise à la presse, puis des entrevues avec l'administration locale, ont permis de venir à bout d'un problème qui se posait depuis huit ans. Les pouvoirs publics ont pris conscience des années de laxisme et se sont résolus à suivre l'avis des comités des villages.