En l'absence d'une armature solide des systèmes locaux d'évaluation du travail des entreprises bénéficiaires de marchés publics de réhabilitation des quartiers et d'un suivi récurrent des politiques publiques, tant au stade de leur conception qu'à celui de leur mise en œuvre, l'appréciation de l'impact réel de cette réhabilitation ne peut révéler qu'anomalies, distorsions et incohérences. Mais, au-delà de ces retombées, pour le moins désastreuses, la gabegie et le gaspillage des deniers publics s'installent durablement, entamant de fait la confiance des citoyens en l'administration et faisant perdre à cette dernière le peu de crédibilité qui lui reste. La raison de cette situation déplorable revient à la nature des travaux de réhabilitation engagés par les services de la DUCH au niveau desdits quartiers. En effet, le marché octroyé à un entrepreneur privé a vraiment de quoi surprendre. Sur place, l'on relève que pour procéder à la réfection des trottoirs, ce dernier s'est arrogé le droit de piétiner les normes en rongeant sur la largeur des voies, mais encore celui d'installer sur les anciennes bordures faites en forme de L, (pour permettre l'écoulement des eaux à travers une rigole) de nouvelles bordures ne répondant à aucune norme et qui de fait surélèvent les trottoirs à une hauteur pour le moins ahurissante. Le nouveau produit inventé par l'entrepreneur est, et nous l'avons constaté de visu, de peu de consistance et friable, il cède au moindre choc et contient plus d'adjuvent que de ciment. Par cet aménagement, la rigole des eaux de pluie disparaît et l'écoulement de celles-ci vers les collecteurs est désormais compromis. Une fois l'hiver venu, bonjour les dégâts ! Les eaux envahiront les routes et ruelles longeant ces quartiers. Inquiets par ces bouleversements, les habitants ont tenté, en vain, de joindre les services de l'APC pour signaler ces anomalies aux conséquences désastreuses, mais les responsables se sont déclarés « non concernés », tout en les informant que c'est à l'initiative des services de la DUCH que ces travaux de réhabilitation ont été entrepris. Pour en savoir plus sur ce regrettable épisode d'été, qui met à mal le quotidien déjà très difficile des habitants, notamment avec des égouts à ciel ouvert qui rejettent depuis plus d'un mois leurs eaux usées, nous avons tenté de joindre la direction de la DUCH, peine perdue : le directeur est en congé, l'intérimaire tout le temps en réunion et les autres cadres ne sont pas autorisés à parler aux journalistes.