Décembre 2010 – Le 17 : immolation d'un jeune marchand de rue, à Sidi Bouzid, à 265 km de Tunis (centre-ouest) qui protestait contre la saisie de sa marchandise par la police. Décédé le 4 janvier, une foule de 5000 personnes a assisté à son inhumation. – Les 19-20 : violents affrontements entre forces de l'ordre et jeunes manifestants pour le droit au travail à Sidi Bouzid et dans la localité proche de Meknessi. – Le 24 : les troubles s'étendent à Menzel Bouzayane (60 km de Sidi Bouzid), où la police tire sur des manifestants, faisant deux morts et plusieurs blessés. – Le 28 : au lendemain de nouvelles manifestations contre le chômage et la cherté de la vie dans plusieurs villes, dont Tunis, le président Zine El Abidine Ben Ali dénonce une«instrumentalisation politique». Limogeage du gouverneur de Sidi Bouzid le 30.
Janvier 2011 – Les 3-7 : manifestation à Thala (centre-ouest). Les violences sont marquées par des saccages et l'incendie de bâtiments officiels. Nombreuses arrestations. Violences également à Saïda, près de Sidi Bouzid. – Le 6 : des milliers d'avocats se mettent en grève. – Les 8-10 : émeutes sanglantes à Kasserine (chef-lieu de la région centre-ouest) et à Thala où l'armée se déploie autour des bâtiments officiels ainsi qu'à Regueb (près de Sidi Bouzid). Les émeutes font 21 morts, selon les autorités, plus de 50, selon une source syndicale, qui dénonce une situation de «chaos» à Kasserine. Affrontements à Kairouan (centre). Intervention télévisée de Ben Ali qui dénonce des «actes terroristes». Sur facebook, des milliers de jeunes Tunisiens appellent à des manifestations. – Le 11 : premiers affrontements dans une banlieue proche de Tunis, à Ettadhamen et Intilaka, alors que les violences se poursuivent à Kasserine. Des manifestations d'artistes et d'opposants sont réprimées à Tunis. Fermeture des écoles et des universités. – Le 12 : le Premier ministre annonce le limogeage du ministre de l'Intérieur et la libération des personnes arrêtées, à l'exception de celles qui «sont impliquées dans des actes de vandalisme» et la formation d'une commission d'enquête sur la corruption. L'armée se déploie à Ettadhamen et dans Tunis. Deux civils sont tués par des tirs de la police à Douz (sud) lors d'une manifestation. L'UE condamne l'usage «disproportionné» de la force.