«Nos enfants souffrent de la situation lamentable dans laquelle ils sont scolarisés. Il n'arrivent plus à se concentrer sur leurs études», s'insurge un parent d'élève du village de Bouhadj.En effet, cette commune de plus de 25 000 habitants n'est pas encore dotée d'un lycée pour ses collégiens. Pour poursuivre leurs études, ces derniers sont obligés d'aller vers l'un des deux collèges sis au chef-lieu de la daïra de Tizi Gheniff et distant de près de 15 km, pour certains villages. Faute d'insuffisance du transport public pour le ramassage scolaire, la plupart de ces lycéens recourent au transport privé, chose qui n'est pas à la portée de tout le monde. «Cette situation est pénible et pour nous et pour nos enfants. En plus de la cherté de la vie, la scolarité d'un gamin est devenue très coûteuse», déplore un père de famille du village de Taka. «Dès qu'on annonce le projet de la construction d'un lycée dans notre commune, on n'en sait rien de ce qui s'est passé à propos de cet établissement», a-t-il ajouté. Dans ces deux établissements d'enseignement secondaire, la restauration n'est pas assurée pour tout le monde. «Celui qui refait l'année n'a plus le droit de manger au resto», nous dira une collégienne du lycée polyvalent de Tizi Gheniff. Ces conditions de précarité et de dénuement ne concernent pas que les lycéens, mais aussi les élèves du cycle moyen. Pour les trois établissements dont dispose la municipalité de M'kira, le transport scolaire est absolument inexistant. Certains élèves prennent les moyens de transport privé pour se rendre à leurs collèges, pendant que d'autres font la navette «à pied» sur un trajet de plusieurs kilomètres.