La procession a démarré à 11h du campus de Hasnaoua jusqu'au siège de la wilaya. Durant tout l'itinéraire de la marche, les étudiants ont scandé des slogans hostiles au pouvoir. «Pour une véritable université publique de qualité», «Pour les libertés démocratiques et un Etat de droit», «Pour l'éradication du phénomène d'insécurité» et «Non au système LMD» ainsi que «La réouverture de la post-graduation et le maintien du Capa», pouvait-on lire, entre autres, sur les banderoles brandies pas les marcheurs. Cette action a été une réussite puisqu'elle a drainé plusieurs milliers de personnes. Nous voulons, à travers cette marche, interpeller encore une fois le pouvoir sur la situation que traverse l'université et demandons également un changement pacifique et démocratique», a déclaré un membre de la CLE. A 10h, l'enceinte du campus de Hasnaoua était déjà noire de monde. Les étudiants préparaient les carrés. Quelques minutes plus tard, la foule s'ébranle dans un climat pacifique. D'autres citoyens se sont joints à la marche. «Cette action est une initiative de la CLE, mais elle est ouverte à toute la société civile et les forces démocratiques agissant pour le changement», a laissé entendre un organisateur à l'aide d'un mégaphone. Au-devant de la marche, un grand emblème national a été déployé par les manifestants qui ont marqué une halte au carrefour Djurdjura, au centre-ville pour observer une minute de silence. Puis la procession s'ébranle de nouveau, en criant à gorge déployée : «Halte à la corruption». Les marcheurs n'ont cessé de scander, haut et fort, des slogans hostiles au pouvoir jusqu'au portail principal du siège de la wilaya où ils ont observé un rassemblement. «L'université est en souffrance. La tutelle lance des réformes sans prendre le soin de réunir les conditions nécessaires pour assurer la performance et la réussite. Cette situation n'est pas seulement le résultat de l'incompétence et d'un laxisme, mais celui d'un régime qui, obnubilé par son maintien au pouvoir, stérilise et ruine l'université, verrouille les champs politique et médiatique, bâillonne l'opposition démocratique et empêche toute manifestation pacifique», dira un membre de l'organisation à la fin de la marche. A 13h, les marcheurs se sont dispersés dans le calme et sans le moindre incident. Notons aussi que l'action de la CLE a été soutenue par les lycéens, le MAK et le RCD. D'ailleurs, nous avons remarqué, entre autres, la présence du président de l'APW et des parlementaires de la formation de Saïd Sadi. «Nous avons pris part à cette marche parce que nous soutenons les revendications des étudiants. L'heure est à la mobilisation et à l'union», a estimé Mohamed Ikherbane, sénateur du RCD. Par ailleurs, il est utile de souligner que la marche des étudiants a été ponctuée d'une grève générale qui a paralysé hier toutes les facultés de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou.