L'Union européenne (UE) semble vouloir donner un nouvel élan à ses relations avec l'Algérie, jusque-là mitigées, de l'aveu même des responsables européens. Pour ce faire, une délégation de hauts fonctionnaires de la Commission européenne se rendra demain à Alger, selon l'APS, qui cite la Commission européenne. L'UE veut vraisemblablement rattraper le temps perdu en commençant par « lever les malentendus ». D'aucuns avaient remarqué que les relations entre l'Algérie et la Commission européenne prenaient un aspect plutôt rouillé. A travers ces visites, la Commission européenne exprime sa « nouvelle disposition » à l'égard de l'Algérie, car elle a affirmé l'avoir longtemps « boudée ». Le retard pris dans la ratification de l'accord d'association signé en 2002 par les différents Parlements européens et la mise en œuvre difficile du programme Meda-Algérie laissaient à penser que l'UE se désintéressait de l'Algérie et semblait tournée davantage vers ses voisins maghrébins. Le désaccord lié à la directive gaz n'avait fait qu'accentuer le malaise. Tout récemment, l'Algérie et l'UE ont fini par trouver un terrain d'entente en acceptant le principe du partage des bénéfices. Aussi, la situation commence à se décanter. La délégation qui arrivera demain sera-t-elle porteuse d'un message fort à l'intention de l'Algérie ? Cette délégation donnera, notamment, une conférence à l'Institut national de stratégie globale (INESG) pour expliquer la nouvelle politique européenne de voisinage (PEV). Cette conférence sera animée par le responsable de l'« Unité Maghreb » de la commission, Leonelleo Gabrici, dans le cadre du cycle de colloques intitulés « Confluences internationales » organisé par l'institut algérien. Parallèlement, la responsable « Algérie » de l'« Unité Maghreb », Mme Axelle Nicaise, préparera avec les responsables algériens la « session du dialogue économique global » entre l'Algérie et l'UE qui se tiendra à Bruxelles à une date qui sera convenue d'un commun accord. Une source diplomatique a indiqué, dans une déclaration à l'APS, que cette rencontre sera l'occasion pour prendre la mesure des réformes en cours en Algérie qui sont « sous-estimées » dans les institutions européennes. Ces visites seront suivies par celle du commissaire chargé des relations extérieures et de la politique européenne de voisinage, Mme Benita Ferrero-Waldner, au printemps prochain, la première qu'effectue un responsable du nouvel exécutif européen à Alger.