Le système bancaire a été, hier, l'objet de discussions à un haut niveau. «Plus que partenaires mais moins qu'associés», c'est ainsi qu'on peut résumer la relation entre l'Algérie et l'Union européenne (UE). Le statut d'associé pourra cependant se concrétiser dans la mesure où «le climat politique, économique et social a évolué en Algérie ces dernières années» de l'aveu même de Leonello Gabrici, chef de l'Unité Maghreb à la direction générale des affaires extérieures de la Commission européenne à Bruxelles. Ce qui s'apparente à un «signe encourageant» qui devrait permettre «la ratification de l'accord d'association Algérie-Union européenne» dans les meilleures conditions. «Le cadre législatif en Algérie n'est pas si mauvais que certains veulent le prétendre», a souligné Leonello Gabrici. Une intégration économique accrue, des relations politiques et culturelles intenses seront les maîtres-mots des débats relatifs à la mise en oeuvre de l'accord d'association qui devrait être ratifié en mars prochain. El-Hachemi Djaâboub, ministre de l'Industrie, a confirmé, lundi, que l'accord d'association sera présenté à l'Assemblée populaire nationale pour ratification lors de la session de printemps en mars 2005. D'autre part, la mise en oeuvre de nouvelles formes de coopération et le lancement des réformes et de la libéralisation économique en Algérie devraient induire une nouvelle dynamique dans les relations euro-algériennes. Intervenant lors d'une conférence de presse animée conjointement avec Lucio Guerrato, chef de la délégation européenne à Alger, au siège de la délégation, Leonello Gabrici est longuement revenu sur la politique européenne de voisinage initiée par l'UE dont le but est de revisiter et d'approfondir ses relations avec ses partenaires, notamment ceux de la rive sud de la Méditerranée. A ce sujet, le conférencier a précisé que les pays membres de l'UE proposent, dans un premier temps, un programme spécifique qui sera confronté, dans un second temps, à celui de pays de la rive sud de la Méditerranée. Cette politique vise à permettre la prise en charge des intérêts communs à travers la définition des plans d'action à l'échelle bilatérale qui prennent en considération les spécificités et besoins de chacun des partenaires au dialogue. Concernant les attentes de l'UE quant à l'accord en question, le haut fonctionnaire européen dira que le plus urgent est de rattraper le temps. Pour cela, il faut une mise à niveau de la composante humaine. «Ce sont les hommes qui font fonctionner les accords», a souligné Leonello Gabrici. Pour l'orateur, «l'Algérie souveraine est en train de donner une réponse quant aux retards enregistrés». Sur ce chapitre, l'hôte de l'Algérie n'a pas omis de signaler l'avancée dans les réformes du système bancaire, industriel et judiciaire. Néanmoins, il a regretté la passivité de l'administration. Interpellé sur les malentendus entre l'Algérie et l'UE, Leonello Gabrici a d'emblée assuré qu'il n'existe «aucun quiproquo entre les deux parties mais c'est la presse qui s'est empressée d'amplifier, un non-événement» en référence à la déclaration d'Abdelaziz Belkhadem, ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, quand il avait dit : «On ratifiera l'accord quand ça nous plaira.» L'accord d'association Algérie-UE a été paraphé en 2001 à Bruxelles et signé lors du sommet euro-méditerranéen de Valence en 2002 par Abdelaziz Bouteflika et par le président du gouvernement espagnol de l'époque, M.Aznar, en sa qualité de président en exercice de l'UE. A ce jour, excepté les Pays-Bas, 14 pays membres de l'UE ont ratifié l'accord d'association avec l'Algérie.