Les jeunes du village Tinkicht, dans la commune d'Azazga, ont rendu un vibrant hommage à Madjid Cheref, un digne fils du village, décédé l'année dernière en Allemagne à l'âge de 55ans. Militant associatif et du mouvement démocratique, Madjid Cheref a marqué de son empreinte la vie du village auquel il s'était totalement investi. Les jeunes de l'association Adhrar Aberkane ont réussi le pari d'organiser dans d'excellentes conditions un tournoi de football qui s'est terminé jeudi dernier en apothéose, avec la présence d'invités de marque, ayant tous connu Madjid Cheref au cours des deux décennies de lutte en faveur du développement et de la culture. Il a été à l'origine du projet d'adduction en eau potable actuellement en cours de réalisation et devant alimenter quatre villages (Tinkicht, Cheurfa, Flikki et Aït Bouadda). Enseignant au département d'électrotechnique à l'université de Tizi Ouzou, il avait la préoccupation permanente de mettre la science au service du développement local et au profit des populations rurales. Avec une humilité et une générosité qui le rapprochaient des plus humbles, et un charisme qui lui valait l'amitié des personnalités les plus influentes, Madjid Cheref réussissait à faire le pont entre les citoyens de base et les décideurs à tous les niveaux. C'est à son domicile, à Tinkicht, qu'était née, au début des années 1990, l'idée d'ouvrir à Azazga une annexe de l'école des Beaux-Arts d'Alger. Le projet s'est concrétisé rapidement, et l'inauguration de l'école avait vu la présence de ministres, d'hommes de culture et d'artistes de renom. A l'échelle du village, le stade de football a été également affecté suite à son intervention auprès de la première APC plurielle. Au milieu des années 1980, un jour d'incendie où des habitations étaient menacées par le feu, un homme sortait de la forêt où il avait lutté seul contre les flammes. Il débouchait sur une clairière devant des jeunes surpris par autant de bravoure. C'était Madjid Cheref.