Au bout d'une route cahoteuse, se dressent les hameaux du village Mezrara, à 7 km du chef-lieu de la commune de Frikat, dans la daïra de Draâ El Mizan (40km au sud de Tizi Ouzou). Un village agricole par excellence ; de vastes pâturages verdoyants et des oliveraies à perte de vue marquent la vocation de cette localité rurale. Les habitants qui souhaitent optimiser cet atout refusent de rester en marge de la dynamique de développement enclenchée par les pouvoirs publics à travers différents programmes. Pour se faire entendre, la semaine dernière, les habitants avaient fermé les siége de l'APC et de la daïra. Ils revendiquent l'amélioration de leur cadre de vie dont des besoins élémentaires comme l'eau, le gaz, l'assainissement, le revêtement des pistes et la réalisation d'une salle de soins. Autant de doléances que le maire, M. Arrib Amer, tente vainement de prendre en charge avec, dit-il, «les moyens dérisoires dont dispose l'assemblée» Une réalité qui handicape le fonctionnement de nombreuses localités et met en confrontation directe les élus aux citoyens. «Aucune APC ne peut répondre aux doléances des citoyens avec un budget de 2 milliards de centimes. L'Etat doit mettre plus de moyens financiers pour qu'on puisse prendre en charge les besoins de nos concitoyens», a déclaré le maire FLN qui insiste sur le caractère légitime des revendications des villageois de Mezrara. Les citoyens reprochent, néanmoins, au P/APC le fait de n'avoir pas assez travaillé en faveur de leur village. Sur le terrain, pas l'ombre d'un bureau de poste ou d'une salle de soins. Il y a lieu de relever un épineux problème d'assainissement. Seulement 25 % de raccordement au réseau d'assainissement ont été réalisé, selon les représentants du comité. «L'écrasante majorité des ménages rejettent leur eaux usées dans la nature ou dans des fosses septiques; les gens n'ont guère d'autres solutions», dit un habitant rencontré au village. «En hiver, les fosses débordent et déversent le trop plein qui coule à ciel ouvert et en été, on en soufre à cause des odeurs nauséabondes, qui du reste, menacent la santé publique», ajoute-il. En outre, l'eau potable arrive 3 jours par semaine, en raison du manque de réservoirs et la vétusté des conduites. L'APC vient de lancer un appel d'offres pour la construction de 2 châteaux d'eau et la réfection des conduites au profit des villageois. Au chapitre de l'habitat rural, la région enregistre une forte demande. Les citoyens sollicitent plus de quotas. «La commune n'a bénéficié que de 693 aides au logement rural, alors que la demande exprimée est de 27 000, dont 138 provenant du village Mezrara », dit M. Arrib. Quant au désenclavement du village, le comité propose leur intégration dans le PPDRI. «C'est la meilleur façon pour nous d'obtenir des projets agricoles individuels et collectifs mais aussi des pistes.» Le foyer de jeunes est ouvert aux quatre vents. Pour le maire, qui a retiré les équipements après un vol d'ordinateurs, la balle est dans le camp des jeunes. «L'APC a signé une convention avec une association pour le faire fonctionner, mais en vain». Quant au gaz naturel, le maire informe que les travaux de raccordement de Mezrara seront achevés à la fin 2011. Il interpelle, en outre, la Sonelgaz au sujet du danger que représente des câbles et poteaux électriques qui menacent les habitants au sein du village.