Le problème de la raréfaction de l'eau potable se pose avec acuité. Des villages dans la commune de Frikat qui abrite 13 500 h, reçoivent le liquide précieux pour une durée de 30 mn tous les 15 jours, témoigne un citoyen. «Nous passons l'essentiel de nos journées au remplissage des jerricanes», regrette-il. Pour sa part le P/APC met l'accent sur l'irrationalité dans la gestion et la distribution de l'eau potable. D'autres sont même allés à tirer la sonnette d'alarme quant à une éventuelle pollution des réservoirs et forages. En fait, Frikat, selon son premier responsable renferme deux forages qui ne sont pas exploités. A Draâ El Mizan (DEM) et Aïn Zaouïa, on déplore la vétusté du réseau AEP et la nécessité de remplacer les anciennes conduites. Plusieurs foyers ne sont toujours pas alimentés en énergie électrique. Le cas d'un des villages de Frikat est édifiant, puisque le représentant dénombre 18 familles qui en souffrent. Du côté de Aïn Zaouïa, l'extension du réseau électrique ne suit pas l'expansion urbaine. En effet, selon le P/APC, de nouvelles constructions isolées ont besoin d'être raccordées au réseau électrique. A 10% d'adduction, le raccordement au gaz de naturel est insignifiant. Dans certains villages de la commune de DEM et les douars de Boumhani, on attend toujours les promesses de la DMI. «Les projets passent d'étude en étude, mais aucune d'entre elles n'est finalisée ou bien retenue», clame un citoyen. Le P/APC de Aït Yahia Moussa estime que les 70 km de conduites de gaz naturel sont insuffisantes et demande l'inscription d'autres longueurs pour satisfaire une population de 20 000 âmes. Les collectivités demandent plus d'aide à l'habitat rural. Alors qu'un bon nombre de programmes de logements, pour des raisons différentes sont bloqués, les habitants demandent l'augmentation de nombre d'aides à l'habitat rural. «Nous ne voulons pas quitter nos villages. Nous demandons de l'aide, monsieur le wali !», lance en substance un représentant des villageois. Si le P/APC de Aïn Zaouïa désapprouve le manque de programmes dans ce secteur dans sa localité, d'autres condamnent les squatteurs et dénoncent le blocage de certains projets induits par des contentieux entre les services de wilaya et les collectivités locales. Ainsi, le P/APC de DEM comptabilise le squat de 156 logements dans la formule location-vente et 60 sont en proie à des litiges et le blocage de 50 logements par manque de moyens de réalisation. Pas moins de 80 logements LSP sont en stand-by à cause de différentes raisons, alors que 500 demandes sont en instance. Le comité des quartiers, quant à eux sollicitent les autorités pour la réhabilitation du vieux bâti et l'éradication des 200 habitations précaires qui se trouvent en ville. Mais aussi, la libération des 50 logements qui attendent d'être attribués. Par ailleurs, La situation n'est pas plus reluisante dans la commune d'Aït Yahia Moussa. La localité accuse un déficit énorme en matière de logements. Sur 52 logements construits au chef-lieu, 40 sont squattés et 12 autres réalisés dans le cadre du programme APC-CNEP servent de cantonnement pour les militaires. Quant au programme d'aide à l'habitat rural, le maire en réclame plus. Le nombre de demandes, qui est de 15 000, supplante le nombre d'aides attribuées et qui sont seulement de 390 aides. En outre, la jeunesse est désoeuvrée. Activité économique en berne Tous les secteurs d'activité économique sont en berne dans la daïra de Draâ El Mizan. Les montagnards pratiquent les cultures de proximité avec des moyens archaïques et conventionnels. Les zones d'activité sont inexistantes. Les jeunes qui se sont rabattus sur le dispositif de l'Ansej dénoncent les lenteurs bureaucratiques dans le traitement des dossiers. Le programme de développement rural intégré (PPDRI) trouve un essor médiocre du fait des oppositions, notamment pour l'ouverture des pistes agricoles. Les comités de village n'ont pas manqué de rebondir également sur le dossier des indemnisations, qui n'arrivent pas encore, des oliveraies incendiées en septembre 2008. Le taux de chômage dans la commune de Aïn Zaouïa atteint des proportions alarmantes. Il avoisine les 60%, à titre d'exemple. Les infrastructures sportives font aussi défaut. Détruite par les précédentes intempéries, la salle omnisports au chef-lieu de DEM est à l'abandon dans cette ville de près de 47 000 h. Les élus demandent de ce fait, sa réhabilitation et l'inscription d'un stade communal et d'une piscine. Les villageois de ce patelin demandent la dotation des maisons de jeunes d'encadreurs, alors les jeunes de Boumhani souhaitent avoir des aires de jeux et des foyers de jeunes. Les habitants d'Aït Yahia Moussa réclament quant à eux plus de foyers pour les jeunes et l'équipement de la seule infrastructure culturelle existante au chef-lieu. Dans le volet éducatif, les élèves des communes du sud vivent le même calvaire. Manque de transport scolaire, inexistence de cantines, bus vétustes et inadéquats et insécurité aux alentours des établissements scolaires. Un représentant du village Frikat en donne les images. «Nos enfants mangent des repas froids dans une espèce de garage qu'on appelle cantine et qui manque de commodités. Parfois, ils se nourrissent en cette période hivernale, avec un sandwich et une limonade. Concernant le transport, en l'en 2008, on transporte les élèves dans des camions aménagés (K66). Le manque de bus contraint le chauffeurs à se lever à 5h du matin parce qu'il doit faire 3 navettes !» Idem à Aïn Zaouïa, l'un des membres du comité évoque même que «ces engins de transport ont été responsables de la mort d'une jeune fille et l'handicap à vie d'une autre». Réceptionné avant terme, le nouveau lycée d'Aït Yahia Moussa ne dispose pas de réfectoire ni de chauffage. Sur les 4 CEM existants, 1 établissement nécessite des travaux de réhabilitation. Il s'ajoute à celà, l'inexistence de transport scolaire dont le P/APC estime les besoins à 6 bus au moins. Sur le plan sanitaire, l'ensemble des villages réclament des salles de soins. D'autres, à l'image des représentants de Boumhani, DEM ainsi que Frikat, demandent l'équipement des CMS et les centres de santé en matériel médical et l'affectation de personnels spécialisés.