Des experts en alimentation estiment que les possibilités de produire du soja en Algérie pour l'alimentation humaine et animale existent, notamment dans le sud du pays. Tout le soja consommé en Algérie est pour l'heure importé, même si des tests, à titre expérimental, ont été faits pour sa culture pour l'alimentation du bétail. D'après un ingénieur agroalimentaire, gérant d'un centre de production de produits à base de soja, la culture de cette graine en Algérie a commencé à El Ménéa (Sud) pour la consommation du bétail (tourteau). Un essai de culture a été également réalisé à Tébessa. Après avoir relevé que l'Algérie est dépendante à 100% de la production étrangère pour ce qui est de l'usage alimentaire humain, il a ajouté que des paysans ont été contactés pour des séances de dégustation et de vulgarisation et certains parmi eux se sont portés volontaires pour cultiver le soja dans les grandes étendues du Sud. Le soja pourrait se cultiver deux fois l'andans le Sud. C'est une plante aimant le soleil et l'eau et qui pourrait être produite sur de grandes superficies dans cette région du pays ne manquant pas de soleil ni d'eau, selon ces experts qui ont regretté que sa culture en soit encore à l'échelle expérimentale en Algérie, même si l'expérience a été étendue à Ghardaïa, Naâma, Laghouat, Sétif, Batna, Ksar Chellala, Tiaret et M'sila. D'après des responsables de centres de production de produits à base de soja, une production locale réduirait à 15 DA le prix de revient du kilo de soja, qui est actuellement de 70 DA. Par ailleurs, du point du vue de son impact sur les sols, le soja absorbe l'azote dans l'air qu'il restitue grâce à ses nodules racinaires renfermant des bactéries. « Cela permet d'enrichir le sol en azote et d'obtenir de meilleurs rendements », relèvent encore les experts. Pour sa part, le docteur Hadj Lakhel Belkacem de l'Institut national de la santé publique (INSP) estime que les possibilités de produire du soja en Algérie existent, bien que sa culture « entre en concurrence » avec d'autres légumineuses. Il souligne aussi le problème de l'eau, puisque le soja en demande à volonté, mais aussi l'option pour les agriculteurs de produire des fruits, plus rentables, tels que la pastèque et le melon. Le Dr Hadj Lakhel suggère dans ce contexte la possibilité de produire du soja en partenariat avec des pays africains au lieu de l'importer d'autres continents. Le soja, qui a été découvert en Chine ou il est cultivé depuis près de 5000 ans, a été introduit en Europe au XVIIe siècle mais n'est entré dans l'alimentation humaine qu'après la Deuxième guerre mondiale. Le soja appartient à la famille des légumineuses. Les graines se développent à l'intérieur de cosses, chaque cosse contenant entre 2 et 4 graines. Il existe plusieurs variétés, mais celle qui est plus fréquemment utilisée est la variété jaune. Pour produire un kilo de protéines animales, il faut 6 fois plus de terre que pour produire un kilo de protéines de soja, selon les scientifiques.