Les prémices du mois sacré se font ressentir depuis déjà deux semaines dans les marchés des fruits et légumes et les boucheries qui ont déstabilisé les ménagères tentées par des préparatifs à moindre coût. A moins de quarante-huit heures du premier jour de Ramadhan, une ambiance fébrile règne à Oran, où les embouteillages dans les principales artères du centre-ville, le rush dans les magasins de commerce créent l'évènement dans ce mois d'août qui tire à sa fin, à l'orée d'une rentrée sociale un peu tendue et que d'aucuns redoutent tant les difficultés matérielles se posent avec acuité pour un père de famille qui aura à la fois à bien gérer le budget pour passer un mois de jeûne correct, honorer les dépenses de la rentrée scolaire, des factures d'eau, d'électricité et du téléphone. Les prémices du mois sacré, mauvaises habitudes s'entend, se font ressentir depuis déjà deux semaines dans les marchés des fruits et légumes et les boucheries qui ont déstabilisé les ménagères tentées par des préparatifs à moindre coût. C'était sans compter sur la voracité des spéculateurs de tout bord, dans les carrés des halles et sur les étals des marchés illicites. Les prix prohibitifs annoncés brutalement font tourner la tête. La pomme de terre d'abord, puis les prix des autres légumes très prisés durant cette période de communion, de ferveur et de solidarité envers les plus démunis, grimpent au fur et à mesure qu'approche cet évènement qui constitue l'un des cinq piliers de l'Islam. Même le poisson et les crustacés sont proposés à des prix dépassant l'entendement, entre 800 et 1500 DA le kilo le merlan, la crevette. La viande est cédée 900 DA le kilo et le foie à 1200 DA alors que le prix du poulet a atteint la barre d 450 DA. Hier, ce sont les prix des bottes de menthe, de coriandre et de persil qui ont pris l'envol. Une atmosphère perceptible Le citron aussi. Dans les superettes et les épiceries, c'est le rush dans les rayons de fruits secs pour garnir, selon la coutume, les plats du premier. La farine et le lait sont également très demandés par les consommateurs qu'on voit courir d'un supermarché à l'autre, traînant leurs lourds sachets. Faire ses courses dans la précipitation n'est guère souhaité en ce moment dans la ville d'Oran, perturbée par des bouchons indescriptibles de voitures dans une ambiance de mauvaise kermesse, où les klaxons intempestifs se mêlent aux cris et injures des chauffards qui ne veulent rien céder aux autres usagers. Il est vrai que le chantier du tramway y est pour beaucoup dans cette cacophonie, surtout que les travaux avancent au niveau des rues et boulevards du centre-ville. Dans ce sombre tableau, il va falloir aussi ajouter ces cohues qu'on remarque devant les sièges des associations caritatives qui ont l'habitude de recenser les familles vivant dans la précarité pour leur offrir, durant toute cette période, des repas chauds ou des colis de produits alimentaires de première nécessité. La même atmosphère est perceptible au niveau de certaines mosquées et le bureau du Croissant-Rouge Algérien, où les nécessiteux ont pris l'habitude d'aller se ravitailler en produits remis à l'occasion par d'anonymes citoyens en signe de bienfaisance.