La marche s'est ébranlée de l'esplanade de la maison de la culture pour se terminer devant le siège de radio Soummam où un dispositif policier a été mis en place. Tout au long de la manifestation, les marcheurs ont brandi l'emblème national et des dizaines de pancartes et de banderoles écrites en arabe, en français, en tamazight et en anglais. «Ni harga, ni immolation, l'Algérie est aux jeunes» est-il écrit sur une pancarte. «On veut un changement du système et non un changement dans le système», revendique-t-on sur une autre. Sur une autre, «Sûr we can» est repris pour paraphraser le fameux «Yes we can» d'Obama, le président américain, à côté d'un «Boutef dégage» ou encore d'un «Djazaïr houra démocratiya» (Algérie, libre et démocratique). A plusieurs points de la marche, les manifestants ont crié à pleine gorge «Chaâb yourid isqat ennidham» (le peuple veut la chute du régime), «Tounès, Masser, Libya, Djazaïer rahi djaya», (Tunisie, Egypte, Libye, c'est le tour de l'Algérie)… Arrivés à hauteur du siège de la mouhafadha du FLN, des jeunes ont laissé quelques graffitis sur le mur de la bâtisse demandant «FLN Berra» et ont accroché une pancarte à l'inscription de «Pouvoir dégage». Ce qui a provoqué une brève sortie de la responsable de la mouhafadha, Mme Fourar en l'occurrence, qui s'en est plainte avant de regagner aussitôt l'intérieur du siège. Quelques mètres plus loin, la foule est devant le siège de la radio locale dont l'entrée est fortement gardée par des policiers. Les slogans sont repris de plus belle et la foule demande «Libérez la radio». «La CNCD, section Béjaïa, tient à dénoncer la manipulation de ces médias à la solde du pouvoir qui font honte à l'éthique de la profession et à l'héritage de Djaout, Mekbel et Ouartilane» est-il écrit dans une déclaration lue, devant le siège de la radio locale, par un représentant du RCD. Un instant plus tôt, un exemplaire du journal arabophone Echourouk et un autre d'Ennahar ont été brûlés par des marcheurs.