Le drame vécu il y a plus d'une semaine par les 23 harraga et qui s'est soldé par un macabre bilan – deux morts et 18 blessés – n'a visiblement pas été dissuasif pour les jeunes obnubilés par le rêve sarde. Et pour cause, hier vers 2h, les éléments du groupement des gardes- côtes de la station maritime principale de Annaba ont réussi à mettre en échec une autre et énième tentative d'immigration clandestine. Ils sont intervenus à la suite d'informations leur étant parvenues la veille, lundi, et selon lesquelles un important groupe de jeunes se préparaient à quitter la côte pour rejoindre la Sardaigne (Italie). Les opérations de recherches ont aussitôt été entamées à travers le balayage de toute la façade maritime par les deux unités semi-rigides 360 et 344. Ces recherches ont abouti à l'interception à deux miles au nord-est de la plage Ras El Hamra d'une embarcation artisanale à bord de laquelle se trouvaient 22 harraga dont l'âge varie entre 20 et 30 ans. Les gardes-côtes ont été surpris par la présence d'un septuagénaire parmi le groupe d'aventuriers originaires pour la plupart de Annaba. En effet, selon Zaïdi Abdelaziz, chef de la station maritime principale des garde-côtes de Annaba, 12 des harraga sont de Annaba, 7 de Constantine et 3 d'Alger. Pour pouvoir s'assurer une place dans leur expédition, ces aventuriers ont avoué lors de leur audition, s'être acquittés de sommes allant de 12 000 à 80 000 DA, c'est à la tête du client, indique M. Zaïdi. Quant au septuagénaire, il a déclaré qu'à défaut de visa, la harga était pour lui le seul moyen de rejoindre ses enfants tous établis en France.