C'est ce qu'a décidé, hier, la Coordination nationale autonome des étudiants (CNAE). Les membres de la CNAE, réunis au campus de Hasnaoua à Tizi Ouzou, ont jugé nécessaire de passer à cette action, déjà annoncée auparavant. «Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique n'a pas pris nos revendications en considération et continue de jeter de la poudre aux yeux en dialoguant avec de faux représentants des étudiants. Donc il faut passer à l'action pour faire valoir nos droits», explique Kamel, un membre actif de la CNAE. Cette réunion, tenue à la veille de la conférence nationale de dialogue entre la tutelle et les délégués des étudiants, était une occasion pour les participants, venus de plusieurs wilayas, d'évaluer la contestation estudiantine. Il était aussi question de finaliser la plateforme nationale de revendications. Cette nouvelle structure estudiantine veut envoyer un message de défi au département de Rachid Harraoubia. «Les étudiants de toutes les universités et des grandes écoles ne sont pas prêts à accepter le chantage et l'exclusion. Ils n'admettront pas, non plus, toute décision à l'élaboration de laquelle les vrais représentants des étudiants n'auront pas participé», indique Kamel. Et d'ajouter : «La vraie solution pour sortir l'université algérienne de sa crise actuelle est que toutes nos revendications soient pleinement satisfaites.» Les délégués des étudiants protestataires ont pris la décision de reconduire la grève générale illimitée et de maintenir le boycott de la conférence nationale, programmée pour aujourd'hui par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.Sur les deux questions du retard causé par le mouvement de protestation et des facultés où les examens du premier semestre n'ont pas eu lieu, la CNAE affirme «vouloir consulter la base estudiantine pour trouver une solution de rattrapage adéquate pour chaque spécialité».