Abane Ramdane, architecte du congrès de la Soummam, un événement qui a doté la Révolution de sa nouvelle doctrine. Un homme à la grande dimension militaire et politique a réussi à mettre en place une véritable stratégie allant dans le sens de la restructuration de la guerre de Libération nationale. Il s'agit, en fait, de Abane Ramdane, cet architecte du congrès de la Soummam, un événement qui a doté la Révolution de sa nouvelle doctrine. Ainsi donc, le 20 août 1956 reste, depuis, une date marquante dans l'histoire de l'Algérie, d'autant plus que la rencontre d'Ifri, Ouzelaguène a permis de donner un nouveau souffle à la lutte contre le colonialisme français. « Le congrès de la Soummam a structuré une armée révolutionnaire pour entamer un combat de longue durée. Il a aussi insufflé l'espoir de mener une bataille sans relâche contre l'occupant », nous a déclaré Salah Mekacher, ancien combattant de la Wilaya III, qui a estimé que « le rendez-vous d'Ouzelaguène était un véritable tournant dans la guerre d'Algérie, car il a donné un nouveau contenu idéologique à la lutte armée, notamment avec la mise sur pied des instances révolutionnaires, tout juste à la fin de ce rendez-vous ». Selon lui, les préparatifs du congrès étaient pilotés par le colonel Mohammedi Saïd, alias Si Nacer, alors qu'il était chef de la Wilaya III. « Il y avait aussi Ben M'hidi, Amar Ouziane et Ben Khedda qui étaient chargés de la rédaction de la plateforme de la Soummam », a-t-il expliqué, tout en citant la présence des autres figures de proue de la guerre de Libération nationale, à l'image de Krim Belkacem et Amirouche Aït Hammouda. Ce dernier était chargé de sécuriser le congrès en raison, sans doute, de sa parfaite connaissance de la région étant donné qu'il était le premier responsable de la vallée de la Soummam. « La rencontre s'est focalisée beaucoup plus sur l'organisation des structures et des instances directionnelles de la Révolution comme elle a abouti également à la création du CNRA et du CCE qui étaient un prélude au GPRA. Au lendemain du congrès, chaque responsable a rejoint sa wilaya. Car il fallait passer à l'exécution des décisions entérinées lors de la rencontre d'Ifri, Ouzelaguène », a précisé cet ancien secrétaire au PC de la Wilaya III. En somme, les résolutions du congrès s'articulent, entre autres, sur la définition du programme politique aux plans interne et externe du FLN et la libération totale du pays avec, comme orientation majeure, la primauté du politique sur le militaire. De son côté, M. Azouaou, ancien moudjahid de Tizi Ouzou, nous a souligné : « Après le 20 août 1956, il y a eu beaucoup de changements au sein de la Révolution, notamment avec la mise en place d'une nouvelle structuration ainsi que la création des commissions politiques. Il y a eu aussi les nominations des responsables avec les grades. Le congrès a permis également la délimitation concrète des wilayas et de donner des bases solides à la révolution. » Par ailleurs, aujourd'hui, pour commémorer le 53e anniversaire de la journée du 20 Août 1956, outre les activités des officiels, plusieurs festivités seront organisées à travers les quatre coins de la wilaya de Tizi Ouzou. Ainsi donc, à Taka, commune d'Aït Yahia, daïra de Aïn El Hammam, un groupe de jeunes de cette bourgade, en collaboration avec le comité de village, a mis sur pied un riche programme pour revisiter les martyrs de cette localité. A noter que Taka compte 96 martyrs tombés au champ d'honneur lors de la guerre de Libération nationale.