Les habitants du quartier Méridja, dans la commune de Saoula, réclament un minimum de commodités. «Les P/APC se succèdent, le résultat est le même. Notre quartier est complètement délaissé par les autorités locales», témoigne un habitant. Les lacunes relevées commencent au niveau de la station de bus : ce qui fait office de gare routière est en fait un tout petit bout de terrain, manquant de viabilisation et des moindres commodités. Les usagers attendent, debout, des bus qui desservent rarement cette localité. «Nous souffrons durant l'été et l'hiver. La gare n'est pas goudronnée et les abribus sont inexistants, comme vous le voyez», lance un citoyen. Sur place, les vendeurs à la sauvette sont hyperactifs. Leur commerce est la seule alternative pour de nombreux habitants, en l'absence d'un marché de proximité dans les alentours. Outre le problème de l'isolement, les habitants souffrent également de l'absence d'une vraie prise en charge sanitaire : même si une polyclinique existe, elle a perdu son image d'une structure sanitaire répondant aux normes requises. Elle a plutôt l'apparence d'une habitation abandonnée, avec les murs mal rafistolés et le manque de moyens mis à la disposition du personnel, comme le confirment les habitants interrogés. Même constat pour le dispensaire. Cette structure offre aussi une vue désolante, seule une petite plaque abîmée indique la vocation de l'immeuble abritant cette structure de santé publique. L'autre point noir agaçant le quotidien des habitants de Méridja est lié à l'état des routes : la chaussée menant vers le quartier, en plus du fait qu'elle soit étroite, est totalement dégradée. Les travaux au niveau des réseaux AEP et du gaz de ville ont transformé tous les chemins en pistes dignes des zones rurales. Les riverains demandent à la Société des eaux et d'assainissement d'Alger (Seaal) et à Sonelgaz (DD de Gué de Constantine, ndlr) de respecter leurs engagements. La Seaal est interpellée pour «reprendre les travaux de réfection des routes délaissées depuis plusieurs mois». Quant à la direction de distribution de Gué de Constantine, «on lui reproche la lenteur dans les travaux de branchement au réseau d'électricité au profit de plusieurs foyers et la mise en service d'un poste transformateur», précise-t-on également. Un danger permanent guette les écoliers de cette localité. Un grand bâtiment, abandonné et à moitié détruit, et qui avoisine l'école primaire Mesbahi Hamidou, suscite l'inquiétude des parents d'élèves. «C'est un ex-siège de la CNAS qui avait été la cible d'un attentat terroriste durant les années 1990. Les autorités doivent décider de sa restauration ou de sa démolition. Ma fille me demande toujours des explications sur ce qui s'est passé ici et je n'ose pas lui dire que c'est le fait du terrorisme. D'autant plus qu'il est un lieux profitable aux jeunes délinquants», explique un riverain. Quant à l'autre école primaire, Boualem Boubaker, les problèmes sont aussi importants : déficit de deux classes, sanitaires bouchés, cour transformée en décharge du vieux mobilier, manque flagrant du matériel bureautique et surtout l'insécurité. Selon un parent d'élève, le problème de l'insécurité a été soulevé plusieurs fois, mais il n'a pas été réglé. «Nous demandons que le mur entourant l'école soit relevé de quelques mètres. Actuellement, il est facile à n'importe qui d'accéder à l'école», a-t-il affirmé. Par ailleurs, les habitants de ce quartier réclament l'ouverture des rues menant vers Birkhadem. «La toute nouvelle résidence Afak de Birkhadem est à cinq minutes de notre quartier. Mais pour l'atteindre en voiture, je suis obligé de faire le tour de toute la commune de Saoula. Nous vivons dans une impasse», s'est indigné un résidant du lotissement Zeouatna, menacé également par un glissement de terrain.