Dans son ouvrage Mémoires algériennes, Henri Alleg raconte qu'il fit la connaissance de Gilberte Serfaty, native de Mostaganem, à l'agence de presse France-Afrique. C'était dans les années 1945. En application des lois antijuives de Vichy, sa sœur Andrée et elle sont exclues, l'une du Lycée, l'autre de la faculté des lettres d'Alger. Toutes les deux adhèrent au Parti communiste algérien au cours d'une réunion du parti à laquelle Henri les avait invitées. Gilberte et Henri se marient en juin 1946. Ils participent ensemble au combat anticolonialiste au sein du PCA ou dans les organisations populaires animées par les communistes, Gilberte à l'Union des femmes d'Algérie et Henri à l'Union de la jeunesse démocratique algérienne. Sanctionnée par son administration pour son action militante, Gilberte, qui était professeur d'anglais, quitte l'éducation nationale. Après novembre 1954, Henri est contraint, comme plusieurs autres militants du PCA, de rentrer dans la clandestinité pour échapper à une arrestation et poursuivre le combat anticolonialiste. Les deux enfants du couple, André et Jean, nés en 1946 et 1952, sont envoyés en France où des parents les recueillent pour que Gilberte puisse contribuer, elle aussi, à la lutte pour la libération de l'Algérie. Quand Henri est arrêté le 12 juin 1957, Gilberte fait tout pour qu'il soit libéré. Son action lui vaut d'être expulsée en France où elle poursuit le combat pour sauver son époux. Elle l'aidera plus tard, vers la fin de la guerre d'Algérie, alors qu'il est emprisonné en France, à s'évader de son lieu de détention. Au lendemain de l'indépendance de l'Algérie, elle obtient la nationalité algérienne pour sa participation à la guerre de libération.