Après cet incident, la foule s'est mise à marcher du centre universitaire Akli Mohand Oulhadj vers le siège de la wilaya pour « l'autonomie de la kabylie et pour le gouvernement provisoire de la kabylie ». Ainsi, des slogans anti-pouvoir ont été scandés par les manifestants tout au long de la marche. Après avoir fait la lecture d'une déclaration du leader de ce Mouvement, Ferhat M'henni, par un animateur du MAK, à l'occasion de la célébration du 31 anniversaire du printemps berbère, des dizaines de militants se sont ensuite dirigés, vers la rue Lalla Fatma N'Soumer pour « faire tomber la statue du l'émir Abdelkader » . Des jeunes visiblement chauffés à blanc lancent des pierres et autres projectiles envers cette statue. Quelques minutes après, un renfort impressionnant des forces antiémeutes est dépêché sur les lieux. Les militants du MAK n'ont pas tardé à lancer des pierres envers les policiers, a-t-on constaté sur place.
Les forces anti- émeutes ont réussi à disperser la foule sans utiliser ni la matraque, ni encore les bombes lacrymogènes.
Notons que la célébration du double anniversaire du printemps berbère, a été marquée par l'organisation de deux marches initiée par le mouvement de Ferhat M'henni et le RCD de Said Sadi. Ces deux marches organisées à cette occasion ont défendu des revendications différentes. « Tamazight langue nationale et officielle, et pour le respect du pluralisme politique et syndical », pour le rassemblement pour la culture et la démocratie de Said Sadi et « kabylie autonome, pour le gouvernement provisoire de la kabylie, (GPK) » pour le mouvement de Ferhat M'henni. Il est utile de préciser que le RCD peine encore une fois à mobiliser les foules à Bouira. Quelques 200 personnes ont répondu à l'appel de la marche d'aujourd'hui. De son coté, la marche du MAK a drainé une foule de plus de 1500 personnes. Des slogans anti-pouvoir ont été scandés par les manifestants le long des deux marches: « Pouvoir assassin !», "Bouteflika Ouyahia, Houkouma Irhabia », « on en a marre de ce pouvoir », Les deux manifestations se sont déroulées sous le regard des policiers. La ville de Bouira a été quadrillée par des dizaines de camions antiémeutes.