Le procès des 47 inculpés dans l'affaire de l'hydraulique, qui s'est ouvert hier au tribunal de Béchar, a été reporté au 22 septembre prochain par la présidente du tribunal en raison de l'absence d'une partie des prévenus, des avocats et de la non-consultation par certains défenseurs des dossiers des mis en cause. Pour rappel, ces inculpés, à des degrés différents dans cette affaire qui a éclaté au début de l'année en cours, se répartissent en trois groupes de prévenus. Le premier mis en détention préventive est composé de l'ancien directeur de l'hydraulique (limogé en juin 2008), de son intérimaire, des cadres de cette direction et de plusieurs entrepreneurs. Une source autorisée indique que des charges réelles pèsent sur certains d'entre eux et restent liées à la violation des dispositions du code des marchés publics et en relation directe avec la construction des murs de protection contre d'éventuelles intempéries dans les localités de Kerzaz, Lahmar et Beni Ounif. Par contre, le deuxième groupe, constitué de 9 membres du comité des marchés placés sous contrôle judiciaire, leur incrimination suscite moult interrogations. On soutient avec force que l'acte pour lequel ont été inculpés ces commis de l'Etat membres de l'exécutif relèverait plutôt de la gestion purement administrative et non du pénal, d'autant plus que la direction de l'hydraulique maître des ouvrages n'a pas porté plainte ni subi un quelconque préjudice, assure-t-on. L'accusation repose en fait, selon notre source, sur l'approbation par ces responsables d'un avenant portant adduction d'alimentation d'eau potable à quatre casernes militaires se trouvant à quelques encablures de la nouvelle conduite d'eau douce en provenance de Mougheul, à Béchar (45 km). L'accusation viserait aussi la réhabilitation de deux réservoirs de 4000 m3 chacun, situés dans l'enceinte de la 3e Région militaire. Ces travaux supplémentaires, apprend-on, ont été sollicités par les hauts responsables militaires et les membres du comité des marchés ont agi sur instruction du chef de l'exécutif de wilaya. « L'approbation de cet avenant est transparente et limpide », clament-ils. Mais pour le juge d'instruction il ne s'agit ni plus ni moins que « d'un détournement de l'opération initiale et modification de l'objet du marché », ce que contestent les prévenus. Une controverse s'installe alors au sujet de l'interprétation juridique du code des marchés publics. Enfin, la même interrogation se pose au sujet de l'inculpation du troisième groupe composé de 18 entrepreneurs à qui l'administration locale a confié des travaux d'aménagement hydrauliques de l'oued Béchar qui a subi des dommages lors des fortes précipitations d'octobre 2008. L'administration aurait agi, selon notre source, en vertu de l'état d'urgence décrété par le ministère de l'Intérieur au lendemain des fortes intempéries. Ces 18 entrepreneurs laissés pendant 5 mois en liberté provisoire ont vu leur statut changer il y a deux mois pour être placés sous contrôle judiciaire.