Le procès en appel, relatif à l'affaire de dilapidation de fonds bancaires portant sur quelque 170 milliards de centimes, au préjudice de la Banque du développement local (BDL), a été examiné, hier, au tribunal de Sidi M'hamed, à Alger. Aucun des trente individus impliqués dans cette affaire de corruption à grande échelle n' a pris part à l'audience, et seul le collectif d'avocats chargés de la défense de ces incriminés était présent à ce procès. D'ailleurs, les avocats de la défense étaient venus beaucoup plus pour solliciter le report de ce procès qui, pour rappel, s'est soldé par de lourdes condamnations des prévenus en première instance. La requête émise par le collectif de la défense a eu l'aval du juge en charge de cette scabreuse affaire au niveau du tribunal de Sidi M'hamed, et c'est ainsi que le procès d'hier a été reporté à une date ultérieure, le 18 septembre prochain précise-t-on. Cette affaire de détournement de fonds bancaires remonte à l'année 2005, lorsqu'il a été constaté la disparition de plus d'une cinquantaine de chèques hypothéqués par l'agence BDL de la localité d'El-Mouradia à Alger au profit d'un «grand commerçant» pour l'octroi d'un crédit devant servir, et c'est là le motif fallacieux, à la construction d'une usine avec des associés. Néanmoins les chèques produits à la banque au nom de ce commerçant se sont avérés sans provision, et c'est à partir de ce moment que le pot aux roses a été découvert. De là, les arrestations se sont succédé l'une après l'autre, à commencer par l'ex-directeur de l'agence BDL d'El-Mouradia, son adjoint, ainsi que le commerçant évoqué plus haut qui est considéré comme étant le principal accusé. Ces derniers ont été condamnés en première instance à huit ans de prison ferme et à des amendes allant jusqu'à un million de dinars, et ce, pour les délits de dilapidation de fonds publics, complicité et corruption. D'autres arrestations sont, par la suite, survenues jusqu'à atteindre le nombre de trente personnes inculpées dans cette affaire aux allures d'un scandale financier qui n'a pas manqué de révéler au grand jour le dysfonctionnement de nos banques publiques déjà pointées du doigt en raison de multiples défaillances. Parmi les inculpés, trois sont en fuite, poursuivis pour complicité avec le principal accusé, pour avoir permis à ce dernier d'utiliser leurs comptes bancaires et leurs registres du commerce. Ils sont ainsi condamnés par contumace à dix ans de prison ferme.