Opérationnelle depuis août 2008, la filiale algérienne de la banque britannique HSBC passera sous le giron de HSBC Midlle Bank East Limited (HBME), a révélé son président Youssef A Nasr. « Le groupe a décidé de réorganiser son réseau à l'international. C'est plus avantageux d'être relié à Dubaï qu'à Paris. Cela va faciliter les échanges internationaux. Les investisseurs des pays du Golfe veulent investir en Algérie. Il existe aussi une forte communauté algérienne aux Emirats arabes unis et au Qatar. C'est pour anticiper ces mouvements que nous avons décidé de réorganiser notre réseau », a soutenu M. A Nasr, lors d'une conférence de presse animée lundi soir à l'hôtel Hilton. Les responsables de la filiale algérienne souhaitent l'accord de la Banque d'Algérie pour pouvoir entamer les procédures du « transfert ». Rachid Sekak, patron de HSBC Algérie, interrogé sur la décision du gouvernement d'interdire les crédits à la consommation, s'est montré rassurant. « On ne discute pas les décisions souveraines du gouvernement. On les gère et on essaye de les transformer en opportunités. Cette limitation est très marginale. Ce n'est pas l'objectif de la banque », a-t-il affirmé, en estimant que HSBC Algérie est une banque universelle prête « à servir tous les secteurs », entres autres, le financement des projets d'investissement et les opérations du commerce international. A propos du crédit documentaire, M. A Nasr, souligne que « c'est une qualité de service mondialement connue et constitue une opportunité à saisir ». Un avis partagé par son bras droit, M. Sekak, pour qui la loi de finances complémentaire 2009 est une « opportunité ». Dans la perspective de son redéploiement, HSBC Algérie compte ouvrir 12 succursales à moyen terme, souligne M. A Nasr. Quid du bilan de la banque ? « Les chiffres ne sont pas très importants. On est arrivés les derniers. On est rentables et en avance sur nos prévisions. On a créé beaucoup de ressources. Notre banque est excessivement liquide », s'est réjoui M. Sekak, en notant que HSBC Algérie se propose d'accompagner les groupes internationaux, clients de la banque, à travers leur installation dans le marché local. Toutefois, le premier responsable de la filiale algérienne déplore le fait de ne pas pouvoir travailler avec les entreprises publiques quand bien même HSBC Algérie a signé un accord de partenariat avec la Banque extérieure d'Algérie portant sur le financement des projets. Une récente loi stipule que les projets d'investissement seront désormais financés localement. A ce propos, M. Sekak se plaît à dire que la réglementation autorise des cas particuliers. « Nous disposons d'une expertise importante pour se lancer dans le montage ou le financement », a-t-il estimé. Selon le patron de HSBC Bank Midlle East Limited, la politique du gouvernement visant à créer des PME « nous avantage beaucoup à prendre des parts de marchés ». Par ailleurs, HSBC Algérie prévoit de se lancer dans le crédit immobilier, le leasing et les sociétés à capital risque. « Il faut développer les sources de capitaux de manière diversifiée », a indiqué M. A Nasr, en insistant, toutefois, sur le préalable de « la sécurité réglementaire ». HSBC Algérie, a souligné M. Sekak, s'intéresse également à la bancassurance. « Beaucoup de nos partenaires sont des salariés dans nos entreprises clients. Il faut que les pouvoirs publics réfléchissent à des modèles de crédit à l'immobilier qui seraient en faveur des employés », a plaidé M. Sekak, non sans afficher sa disponibilité de contracter des partenariats avec les opérateurs issus des secteurs publics bancaires ou industriels. « Nous souhaitons que HSBC intervienne comme un conseiller auprès des entreprises locales et qu'elle puisse collaborer avec les grandes sociétés privées », dira-t-il. Interrogé sur la crise économique financière, le patron de HSBC Bank Midlle East Limited se montre optimiste. « Nous sommes l'un des rares groupements financiers qui n'a pas usé de l'aide gouvernementale. Nous avons fait des bénéfices. Notre banque est la troisième en matière de capitalisation », a-t-il précisé. HSBC Algérie augmente son capital HSBC Algérie, filiale locale de de la banque britannique HSBC, augmentera son capital social pour atteindre 10 milliards de dinars avant le 23 décembre prochain, a indiqué Rachid Sekak, son directeur général. « On est passés de 2,5 milliards de dinars à 3,3 milliards de dinars. Vers la fin de l'année, nous serons au même niveau que certaines banques installées depuis 10 ans », a-t-il ajouté, lors d'une conférence de presse organisée avant-hier, à l'hôtel Hilton. Cette décision s'inscrit dans le cadre de la mise en conformité du statut de la banque avec la décision du Conseil de la monnaie et du crédit (CMC). Ce dernier avait décidé en décembre 2008 d'augmenter le montant du capital minimum des banques et établissements financiers en passant de 2,5 milliards à 10 milliards de dinars (100 millions d'euros).