A l'instar de leurs collègues des autres wilayas du pays, les travailleurs de la Conservation des forêts de Biskra ont répondu en masse, hier, au mot d'ordre de grève nationale décrétée par la Coordination nationale des employés des forêts, de l'environnement et de la nature de l'UGTA. Le matin, ils ont pris part à un rassemblement devant le siège de la direction des forêts de la Reine des Ziban, a-t-on constaté. Dans un communiqué transmis à la presse, ces fonctionnaires déplorent la dégradation de leurs conditions de travail, le nivellement des salaires et le gel des promotions, ainsi que la sourde oreille de la tutelle devant leurs revendications socioprofessionnelles et la non-application des décisions prises à l'issue de plusieurs rounds de négociations avec le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche et d'autres institutions concernées. Arborant une plateforme de revendications de pas moins de 28 points, à même, selon eux, de leur redonner la dignité et la possibilité de mener à bien leur mission, les forestiers réclament, entre autres, une révision en profondeur de leur statut de fonctionnaire du secteur public et un cadre juridique conforme à celui des corps assimilés, tels que les agents de la douane et de la Protection civile, une augmentation salariale et une harmonisation de la grille des salaires, des promotions internes et des primes, des logements de fonction, du matériel et des équipements, ainsi que la réactivation de la loi 84-12 leur octroyant le droit de porter une arme à feu. «Après des années d'ardente patience, nous sortons du bois pour demander nos droits et dénoncer la situation déplorable dans laquelle se retrouvent notre métier et les travailleurs du secteur des forêts. Ce mouvement de protestation sera suivi d'un rassemblement de grande envergure à Alger si aucune réaction positive des autorités ne nous parvient rapidement. Nous sommes soumis à l'application d'une réglementation désuète et obsolète qu'il est nécessaire d'actualiser en urgence», a déclaré Khemissi Farhati, représentant syndical de ces travailleurs, visiblement dans le désarroi. «Je suis un agent de surveillance à la direction de la Conservation des forêts de Biskra, ayant une famille de 8 enfants, contractuel depuis 24 ans, et je touche 28 000 DA par mois. Qui peut dans l'Algérie de 2018 vivre décemment avec une telle somme ?», a renchéri un des grévistes.