Le mot réintégration est banni du secteur de l'éducation. Sans une décision du président de la République ou du Premier ministre, les enseignants contractuels ne seront pas réintégrés dans leur poste de travail », c'est ce qu'a expliqué hier une source proche du département de Benbouzid. Ce responsable précise qu'il n'existe aucun texte de loi qui fait référence à une quelconque réintégration dans le corps enseignant. Pourtant, selon les représentants du Conseil national des enseignants contractuels (CNEC), le ministre de l'Education avait promis de réintégrer une partie des enseignants contractuels, d'autant plus que l'Etat a dégagé des postes budgétaires pour le secteur de l'éducation. D'après notre source, ces enseignants contractuels doivent impérativement passer un concours au même titre que tous les prétendants au poste d'enseignant, s'ils veulent être recrutés. Toutefois, les 30 000 enseignants contractuels recensés à travers le territoire national ne contestent pas cette idée, seulement aucun concours n'a été organisé jusqu'à l'heure, alors que le ministère de tutelle avait programmé le premier concours pour le mois d'avril dernier. « On refuse de nous intégrer dans nos postes, on refuse de programmer des concours, on refuse de nous payer. Où est l'Etat ? », s'est interrogé le responsable du CNEC. La situation était telle qu'à la veille du mois de ramadhan, les enseignants contractuels ont appelé les associations de bienfaisance et le Croissant-Rouge algérien (CRA) pour leur venir en aide. « Le SOS a été lancé à l'issue d'une réunion du conseil pour que les enseignants puissent subvenir aux besoins de leurs familles pendant le mois sacré. » Des enseignants, explique-t-on, n'ont pas perçu de salaires depuis une année au moment où d'autres enseignants attendent depuis plus de 3 ans. Une situation insoutenable. « Lorsqu'on travaille pendant des années et on n'est pas rémunérés, on fait incontestablement appel à la charité des bienfaiteurs. Seul moyen pour interpeller sur notre situation », soutiennent les concernés. Sur la question des salaires, notre source du ministère qualifie de scandaleux le retard enregistré dans le payement des contractuels. « C'est au contrôle financier de régler cette question, certes, cela demande un peu de temps, car ils ne figurent pas dans la matrice à l'image des enseignants permanents, ce qui implique que leurs salaires sont considérés comme des rappels. Mais le règlement peut prendre un mois et non des années », a-t-il indiqué. S'agissant des concours d'admission, notre source fera remarquer qu'ils seront programmés une fois les nouvelles dispositions des statuts finalisés. Ceci nous amène à dire que les enseignants contractuels ne seront pas de la partie le 6 septembre prochain, date de la rentrée des enseignants, alors que la rentrée pour les fonctionnaires de l'administration et les élèves est prévue respectivement pour le 1er et le 13 septembre. Néanmoins, pour marquer le point et afficher leur mécontentement, les enseignants contractuels envisagent de reconduire la grève de la faim, et ce, à quelques jours de la rentrée scolaire. « Nous n'avons pas d'autres alternatives. Le pouvoir nous tourne le dos et notre dossier est suspendu depuis plusieurs années. Sommes-nous un sujet si difficile à gérer ? », a déploré notre interlocutrice, qui regrette que même leur demande de figurer sur la liste des bénéficiaires du couffin du Ramadhan n'a pas eu l'écho favorable. « A l'exception des parents d'élèves, aucune autre association n'a répondu à notre appel à la charité qui demeure l'autre moyen dont nous disposons pour interpeller la tutelle. » Par ailleurs, notons que le ministère a arrêté cette année au prélable le calendrier scolaire, notamment la date des compositions trimestrielles, des vacances scolaires ainsi que les examens de fin d'année.