Le dernier livre de Gabriel Okoundji, intitulé La mort ne prendra pas le nom d'Haïti, reçu de Bégles où il réside, est barré d'un bandeau rouge et blanc, rappelant que l'auteur est Grand Prix littéraire de l'Afrique noire 2010 pour l'ensemble de ses écrits. Cette récompense vient après celle de Léopold Sedar Senghor qui l'a reçue en 1996, et c'est dire l'importance de cette distinction pour un auteur dont l'œuvre est traduite en plusieurs langues, dont la dernière est le finnois. L'ouvrage porte sur la tragédie du tremblement de terre d'Haïti qui a fait 200 000 morts. D'ailleurs, à la suite de ce séisme, une anthologie collective a été mise en ligne, sur le Net d'abord, à laquelle près de 95 poètes du monde avaient contribué, avant de faire l'objet d'une édition papier en janvier 2011. Poète fécond, Gabriel Okoundji, né au Congo-Brazzaville, est l'auteur de six recueils et contributeur infatigable de tous les espaces d'expression poétique. Nos textes s'étaient d'ailleurs croisés sur la revue de poésie Point Barre qui accueillait des auteurs comme le Goncourt de poésie 2009, le poète marocain Abdellatif Laâbi, le Tunisien Tahar Bekri, la Réunionnaise Catherine Boudet et bien d'autres. Paru aux éditions NDZE, cet ouvrage se lit d'une traite et nous y découvrons un poète qui débusque les mots dans tout ce qui fait la vie. «Je suis de ceux qui croient que le monde repose sur les genoux d'une fourmi», y écrit-il. De l'auteur, son préfacier dira : «Comme le nègre fondamental, il est celui qui dit non à l'ombre.» Gabriel Okoundji reste un poète des lieux de son enfance comme celui du monde en marche. D'ailleurs n'affirme-t-il pas : «il y a trop de ciel à voir et trop de ciel attise le grand bruit de la blessure et du manque» ? Le poète a été invité en résidence d'auteur au second Festival panafricain d'Alger (2009) où il avait rencontré des poètes algériens, comme le défunt Hamid Skif. * «Au matin de la parole» est le titre d'un de ses ouvrages (2009)