Plus de cinquante accusés devaient être jugés hier, dont des entrepreneurs, des dizaines de commerçants, quelques responsables de la cimenterie de Aïn Touta et autres d'agences bancaires. L'affaire avait, rappelons-le, déclenché un scandale au niveau national : une quantité estimée à environ 150 000 tonnes de ciment avait été détournée, soit une valeur de 1 milliard de dinars. Les investigations de la gendarmerie de Batna, qui ont duré environ six mois, ont conduit à l'arrestation de 52 personnes. La plupart d'entre eux sont des entrepreneurs des wilayas de Batna, Tébessa, Jijel, Constantine et Souk Ahras. Ils auraient présenté des dossiers falsifiés pour la réalisation de projets au profit d'entreprises pétrolières dans le Sud, ce qui leur a permis de s'accaparer des quantités importantes de ciment qu'ils ont écoulées au marché noir. Les enquêteurs ont aussi découvert l'implication de deux responsables des agences bancaires de la Badr de Djemaâ (El Oued) et du CPA de Touggourt (Ouargla), qui sont accusés de complicité avec les spéculateurs, qu'ils auraient aidés à ouvrir des comptes au nom de certains propriétaires de registres de commerce. L'implication de certains fonctionnaires de la cimenterie de Aïn Touta au niveau de trois directions s'est également avérée: les directions, commerciale, de programmation et de facturation auraient accepté des dossiers falsifiés sans en aviser les responsables de la cimenterie. Le tribunal a renvoyé la date du procès au 29 juin à cause de certains accusés qui sont candidats aux épreuves du baccalauréat, mais a rejeté la demande de leur libération.