Aidé par des habitants de Nekmaria et de douar El Frachih, un universitaire de Mostaganem qui accompagnait une équipe de l'ENTV venue couvrir la commémoration des enfumades du Dahra qu'organise l'université de Mostaganem, le chercheur est descendu au fond de la grotte à travers un étroit passage. Arrivé au fond de la grotte, à plus de 3 m de profondeur, le groupe met alors à jours des ossements humains ainsi que des reliques. L'exploration qui a duré plus de 30 minutes a permis de mettre à jour quelques objets ayant appartenus aux Ouled Ryah, notamment un bâton taillé dans du Thuya et qui sert à maintenir les tentes des nomades. Cette grotte est connue pour avoir été le théâtre d'une terrible enfumade fomentée par le colonel Pélissier les 18 et 19 juin 1845. Connu pour être l'un des pires massacres commis par l'armée française d'occupation, cette enfumade avait entrainé la mort, après de terribles et interminables souffrances à plus de 1200 personnes, dont des vieillards, des femmes et des enfants appartenant tous à la tribu des Ouled Ryah, de fiers montagnards du Dahra qui ont été pourchassé jusque dans ce refuge par une colonne de 2500 hommes sous les ordres du colonel Pélissier. Ce dernier avait fait amasser des fascines avant d'y mettre le feu que la troupe entretiendra deux nuits durant, asphyxiants hommes et bêtes. Cette mise à jour d'ossements humains intervient quelques jours à peine après la visite d'Alain Juppé, le ministre des affaires étrangères Français qui n'a pas hésité à balayer d'un revers de la main toute forme de reconnaissance des crimes et massacres coloniaux commis à l'encontre du peuple Algérien par l'armée française d'occupation , et ce durant 132 ans. Ce cubitus et ces vertèbres remontées par les descendants des Ouled Ryah en ce jour anniversaire des enfumades, sont la preuve irréfutable des horreurs commises sur des innocents. Cette découverte intervient 166 ans , jour pour jour, de ces massacres, preuve que l'histoire des méfaits coloniaux reste à écrire.