La deuxième édition du Festival de la musique et de la chanson oranaises qui s'est clôturée hier vers deux heures et demie du matin aura été un simple rassemblement de chanteurs oranais qui n'ont pu se produire qu'avec des répertoires usés par le temps, à l'exception de quelques chansonnettes qui sont passées inaperçues. La soirée de clôture qui a été rehaussée par la présence du maître de la chanson malouf, Hadj Tahar Fergani, le chanteur des Hauts Plateaux Samir Staïfi, Blaoui Houari et le musicologue Abdelkader Bendaâmache, a étéparticulièrement animée par rapport aux cinq précédentes soirées. Ce soir-là et seulement ce soir-là, il y avait foule et plein d'intermèdes réservés aux nombreux hommages à des chanteurs, paroliers et autres musiciens décédés et vivants qui ont laissé leur empreintes dans le livre d'or de la chanson oranaise à l'image des regrettés Ahmed Saber et M'hamed Benzerga. Pour le premier aucun membre de sa famille ne s'est présenté sur la scène pour recevoir les traditionnels cadeaux et enveloppes contenant des sommes symboliques d'argent. L'incessant appel de l'animatrice à un proche du défunt Ahmed Saber pour se présenter sur la scène a été vain et c'est un membre du jury qui s'est chargé de recevoir les présents afin de les transmettre à qui de droit. Ce qui n'était pas le cas pour l'hommage rendu à titre posthume au défunt Benzerga dont la mère a reçu de ses mains ce qui lui revenait sous les you you et les applaudissements nourris du public. Cela a donné du tonus à la soirée qui s'était ouverte avec une nouvelle et superbe chanson-générique de Blaoui Houari interprétée par une chorale que dirigeait magistralement son compositeur. Les paroles étant du professeur et poète Toumouh Abdallah qui faisait partie du jury du concours organisé parallèlement au déroulement du festival. Sur les quatorze candidats retenus, seulement huit jeunes amateurs se sont présentés à ce concours réservé à la composition, l'interprétation et les paroles. Les résultats ont été annoncés tout au début de la soirée de clôture laissant place au traditionnel défilé de chanteurs qui n'ont fait entendre au public que les Fate Eli Fate, Aâlache Tloumouni, Ouahran, Ouahran Rohti Khsara, Al Khoumri Yama et d'autres morceaux qui ont fait bercer la génération des années soixante et soixante-dix. Cette dernière chanson a été interprétée par la Témouchentoise très connue de la nouvelle version d'Alhan Oua Chabab, Houria Hadjaj. La non-voyante qui avait brillé lors de la première édition de Aoudat El Madrasa rappelle-t-on. Auparavant et après la distribution des prix aux lauréats des trois concours, l'animatrice avait, et contre toute attente, annoncé que le vieux routier de la chanson malouf, Hadj Tahar Fergani qui était aux côtés du wali et des autorités locales a émis le vœu de participer symboliquement avec un morceau de son riche répertoire et sans qu'il y eût une répétition préalable avec l'orchestre.Le chanteur constantinois n'aura eu aucune peine pour rappeler au public, avec un beau Moual « qu'il est toujours là » malgré le poids de l'age. Le volet artistique de la soirée a été clôturé par l'une des têtes d'affiche du festival, Houari Benchenet qui a rendu hommage au regretté Ahmed Wahbi par une chanson titrée du même nom en signe de dédicace à son âme. En somme avec la multitude de lacunes et l'improvisation qui ont dominé pendant toute la durée du festival et qui ne sont que le résultat d'une préparation hâtive de cette deuxième édition. Celle-ci aura, au moins participé à l'animation des premières veillées de ce chaud mois de Ramadhan …sans plus.