C'est aujourd'hui que s'ouvre la deuxième édition du rendez-vous lyrique oranais, le Festival de la musique et de la chanson oranaises au théâtre de verdure " Hasni Chekroun ". La star de cette rencontre l'une des rares qui existe dans cette ville qui abritait il y a peu le festival du raï, brutalement délogé de là pour être domicilié à Sidi Bel-Abbès, s'appelle Houari Benchenet.Un fils de la ville donc qui a tenté durant toute sa carrière de suivre les pas des anciens du raï authentique résolument inspiré de la petite vie des gens du peuple ainsi que des récits plutôt subversifs de leur vie amoureuse. Du 26 au 31 du mois en cours, les Oranais pourront aller tous les soirs à la rencontre d'un spectacle 100% local donc oranais et dédié cette année pour aux deux noms de la chanson locale à savoir, M'Hamed Benzerga et Ahmed Saber, chanteurs oranais qui avaient marqué leur passage dans la vie culturelle locale et nationale. "Un hommage très particulier sera rendu à ces artistes, qui ont été le prélude de la chanson oranaise. Il s'agit à vrai dire d'artistes qui ont ravivé la mémoire en enregistrant des qacidate de nos chouyoukh, pan entier de notre patrimoine national" a précisé la directrice de la culture de wilaya d'Oran, Mme Rabéa Moussaoui. Né en 193, Ahmed Saber de son vrai nom Benaceur Baghdadi est un chanteur algérien qui a fait ressurgir la musique bédouine citadinisée dans un style moderne et contemporain mêlant le raï, Wahrani et rumba, ainsi révélée dans de nombreux de ses titres comme : Rani M'hayer, Dour Biha Ashibani, Malheureux toujours, Biya Dak el Mor, Oktia... et plusieurs autres.Ahmed Saber disparaît prématurément en 1969 à l'âge de 34 ans suite à une maladie sur la corniche oranaise et sans argent. Il est considéré comme la liaison entre la tradition pré-indépendance, raï moderne et le raï pop. Même s'il est emprisonné à maintes fois à cause de ses chansons, il reste quand même une grande figure de la chanson traditionnelle algérienne.A l'affiche de ce festival qui intervient à la première semaine des longues soirées ramadanesques et c'est tant mieux pour les autochtones qui auront de quoi se mettre sous la dent en soirée, il y aura une vingtaine de jeunes talents spécialisés tous bien sûr dans la variété oranaise. Selon la directrice de la culture, chaque soir, se produiront sept à huit chanteurs en vue d'une sélection des meilleurs concurrents qui seront récompensés. "Ce festival, dans sa deuxième version, se veut un cadre idéal pour perpétuer la chanson oranaise", selon la première responsable de la culture à Oran qui a déclaré " il est de notre devoir de mémoire de léguer ce patrimoine cher aux oranais, aux générations futures". Elle a soutenu également qu'elle tente de rassembler les fragments de l'histoire de la chanson et de la musique oranaises par l'encouragement des jeunes talents, avant d'ajouter, qu'il faut s'attendre à " une grande surprise " pour cette édition qui sera également une opportunité pour les " vétérans " de la chanson oranaise de renouer avec leur public.Pour cette deuxième édition, ce festival est une opportunité inouïe de permettre à un genre local, la chanson oranaise en l'occurrence, non seulement d'être vulgarisé mais aussi d'être rafraîchi le temps d'une rencontre, de façon à ce que ce genre lyrique demeure vivace.Un genre d'ailleurs à ne pas confondre avec le raï séculaire même si toutefois sa naissance est ouvertement liées aux villes de l'ouest, tout comme l'ont été ses icônes ou ses précurseurs à l'image de cheikh Hamada, Rimiti, …etc.. Rebouh H.